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Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini]

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David P. A. Williams
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MessageSujet: Re: Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] - Page 2 Icon_minitimeVen 20 Mai - 11:45



Dead Unicorn.

« Brother, Stay Impure. »

David gémit doucement sous la voix tonitruante de son frère qui raisonnait contre toutes les parois du laboratoire, lui arrivant violemment dans ses tympans déjà sensibles. Sa tête lui faisait affreusement mal, en plus de tout le reste de son corps mutilé et esquinté. Il perdait du sang, mais pas suffisamment pour se sentir faible, pour s’évanouir non plus. Et pourtant, qu’est-ce qu’il aurait aimé s’éteindre l’espace d’un instant. Oubliez la folie actuelle dans laquelle était plongé le laboratoire. Il ferma les yeux et grimaça de douleur, ayant légèrement bougé sa jambe brisée. Il n’écoutait pas ce que disait son frère mais vu l’intonation de ses mots, il avait une légère idée sur la question. Il avait la désagréable impression de se revoir lui, il y a deux ans environ, quand il avait perdu Amy et son aîné… La haine soulage que brièvement… Idem pour la vengeance qui n’apporte que regret et peine. David connaissait déjà tout ça, il était passé par-là… Et il avait la désagréable impression que Jonathan était en train de suivre le même chemin que lui… Les larmes continuaient de couler sur ses tempes, se mêlant à son sang avant de s’écraser en grosses gouttes rosâtres sur la table d’opération.

- Jonathan… Je ne suis pas… je ne suis pas ton rival…

Sa voix était rauque, écorchée. Son souffle brûlait son corps en feu. Son cœur semblait pouvoir s’embraser d’un moment à l’autre. David jeta un coup d’œil à Jonathan. Il ne l’avait pas entendu. Au contraire. Il s’approcha avec sa croix blanchit par la chaleur et David le regarda, inquiet, avec son seul œil valide, l’autre était complètement noyé par le sang. Il ne savait pas ce qu’il allait en faire. Le menacer juste ? Lui brûler le torse ? Le visage ? Ou pire ? Il ne savait pas ce qui pourrait être pire mais il ne doutait pas de Jonathan pour trouver. Il ferma cependant la paupière quand il vit le pasteur brandir son fer. Il n’allait pas arrêter son geste. David ne pouvait rien dire de plus. Juste attendre qu’on vienne lui brûler gravement la peau. Puis il entendit un coup et plusieurs choses tomber en même temps. Et la douleur ne vint pas. (Enfin, la douleur supplémentaire.) Il ouvrit péniblement son œil et vit Jonathan frapper de son pied Harry au visage. Le chirurgien s’en voulut d’être aussi impuissant. Il ne pourrait pas supporter de voir son aîné s’en prendre au seul amour qu’il n’avait jamais eu.

- Harry, non ! Jonathan, lais… laisse-le !

Il poussa un grognement frustré et de colère tout en gigotant pour essayer de se délivrer, oubliant sa jambe un instant. Et cet oubli fut sévèrement puni par son os brisé qui ne tarda pas à rappliquer, lui envoyant une nouvelle décharge violente de souffrance, arrachant un sanglot à David. C’était l’enfer, le chaos… Il n’aurait pas pu mieux décrire tout ce qu’il se passait dans cet endroit lugubre. Harry était en train de faiblir sous les coups acharnés et infatigables de Jonathan. Pourquoi le vétérinaire avait-il donc autant bu… Il tenait pourtant très mal l’alcool, David le savait bien… Impuissant, il ne pouvait regarder que son amour essayait de se défendre contre son frère. Son amour qui le détestait sûrement autant que son frère à présent. Le cri de douleur d’Harry lui arracha une nouvelle grimace de souffrance. C’était tout bonnement insupportable. Sa propre douleur. Et celle de l’homme qui lui avait donné une raison de vivre. Mais là, à ce stade… La vie valait-elle vraiment la peine d’être vécue ? Si tout n’était qu’une succession de violence, de haine, de sang, de vengeance et de torture… À quoi bon continuer à respirer ? Harry était vaincu et Jonathan lui promit de s’occuper de son cas ensuite. David regarda son frère dans le blanc de ses yeux, en larmes. Il voulut parler, lui implorer d’épargner le vétérinaire mais quand il vit le fer se lever de nouveau au-dessus de lui, il eut la voix coupée. Et Jonathan abattit son fer sur lui.

Une légère fumée et une odeur de viande grillée vinrent instantanément, accompagnés du sifflement strident si particulier de la chaleur qui venait tout brûler sur son passage. David hurla de douleur une nouvelle fois. Ce fut pire que tout, électrisant tout son corps. Tous ses muscles se contractèrent pour résister à cette nouvelle épreuve qu’on lui infligeait. Il se frappa plusieurs fois l’arrière de la tête contre la table d’opération, comme si cela pouvait évacuer la douleur combinée du fer, de sa jambe, de ses ongles, de ses lacérations. Il reprit péniblement son souffle, comme s’il sortait d’apnée avant de grogner sourdement, le visage détruit par ce supplice que son frère, son très cher frère, lui infligeait. Cependant, il ne s’évanouit toujours pas. Il avait l’impression qu’il devenait aveugle mais déplaça son regard là où se trouvait approximativement la tête de son frère. Il parvint alors à murmurer doucement.

- L… Laisse Harry tranquille… C’est… Je… Je suis le seul fautif de… de cette histoire… Jonathan, s’il te plait…

Il gémit encore en fermant les yeux, continuant de pleurer silencieusement, l’odeur de sa propre chair brûlée dans le nez.
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Jonathan R. A. Williams
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MessageSujet: Re: Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Mai - 20:58



Dead Unicorn

« Your attempt to be happy is failure. »

Les larmes coulaient sur les joues du pasteur, vestige d'un ancien lui qui crevait en dessous de sa haine. Il aurait aimé pouvoir tout arrêter là. Tellement ne plus ressentir ce feu ardent qui glaçait son coeur dans la roche. Mais Jonathan ne pouvait plus faire machine arrière. Plus rien ne le retenait dans cette dimension à la serpe noire. Il ne désirait plus qu'une chose, mourir et emporter tout le monde avec lui. Pour ne pas être seul. D'abord son frère. Ensuite ses pires ennemis...il terminerait par celle qui occupait son coeur avec plus de sûreté que sa propre âme. Ils partiraient tous sur la barque de Charon, à ses côtés. Il ne serait pas seul dans la Mort. Dans cette seconde vie dont on ignorait tout, et sur laquelle on essayait de mettre de stupides allégories. Il se tourna vers Harry, ce déchet vivant qui ne savait plus où se mettre, tenant entre ses mains sa chair brûlée.

- Tu as mal..? Tu souffres ? Alors je suis tellement...TELLEMENT DESOLE !!

Termina-t-il dans un hurlement de colère. Cet homme avait fait de sa vie un enfer supplémentaire. Oh, ce n'était pas la grande vie, avec Juliette qui le méprisait et le traitait comme un chien. Mais ce n'était pas le désespoir, la peur et la culpabilité. Ces émotions qu'il n'avait cessé de ressasser dans son église de campagne...qu'il avait réussi à mettre de côté en entrant ici...mais qui lui était revenu de pleins fouets en travers de la gueule dès l'instant où les lèvres de son propre frère se sont posés sur la femme qu'il aimait. Une trop longue phrase mais qui déclinait avec grande perfection, l'absolue rapidité des pensées qui fusaient dans son esprit. Il pensait à l'au-delà, se demandant à quoi ça ressemblerait. Se rapprochant de quelques pas vers Harry, il n'avait même pas envie de prendre en compte les paroles de David. C'était un mensonge, car David n'avait été que l'allumette. Celui qui avait répandu le pétrole, ce n'était que lui, cette misérable loque humaine. Il s'en approcha davantage. Essayant de se redresser sur ses jambes, Harry, les yeux brouillés par la douleur, les larmes et l'alcool, le regarda avec un air plus noir encore que sa chair calcifié.

- Qu'est-ce que t'as ? Pourquoi tu réponds pas ? T'as trop honte de te présenter comme l'incroyable rebus que tu es ? Ah, ne me regardes pas comme ça. Ce n'est pas moi qui ai commencé. N'est-ce pas ? C'est toi qui a voulu mettre ma tête sur un piquet. J'ai eu de la chance d'être en vie...mais mon ami lui...lui il a pas eu cette chance.  Oh non...alors dis-moi, qu'est-ce que tu ressens ? Tu as ressenti quoi, quand tu as appris que  David avait embrassé quelqu'un...qui n'était pas toi, quelqu'un de mille fois mieux que toi ?

Ses pensées n'étaient qu'à moitié construite. Son esprit compressé dans sa folie débitait dans une voix rauque tout ce qu'il voulait craché. Cette haine qui ressortait par tous les pores de sa peau. Il voulait la crier, la jeter, la tuer.

Harry, pour sa part, termina de se redresser sur ses jambes. Celle portant la marque tremblotait un peu. Mais il ne faiblirait pas. C'était un Jonathan à l'apparence presque fantomatique qu'il voyait à peine devant lui. Un fantôme à peine consistant. Il ne lui répondit même pas et se dirigea aussitôt vers David. Se tenant à la table d'opération, le vétérinaire rit doucement en entendant les paroles du pasteur. Ouai...quelqu'un de mieux que lui, c'était de toute façon tellement facile, de trouver quelqu'un de mieux que lui. Quant à toutes ses exactions passés, il fallait se rendre à l'évidence. Jonathan avait entièrement raison. Rigolant tout seul comme un fou devant le corps de David, il ne tourna pas même son visage pour dire:

- Quelqu'un de meilleur que moi...mais à ce que je vois...quelqu'un de meilleur que toi aussi. N'est-ce pas ?

Jonathan serra les poings avec des flammes dans les yeux. Quel enfoiré...dire ça...Mais ce n'était pourtant que la plus pure des vérités. Tout s'accélérait autour d'eux. Mais si tous les gestes semblaient les prendre de vitesse, c'était en contradiction avec le temps qui s'écoulait bien trop lentement. Harry reprit la parole.

- Qui ne dit mot consent...je vois...oui...nous sommes des monstres...moi comme toi...et tu sais ce qu'ils font les monstres...? Ils détruisent tout ce qu'ils aiment...

Titubant péniblement jusqu'à un placard, il en retira deux crochets de bouchers tendus sur des cordes qu'il plaça à des accroches déjà planté dans le plafond. Les disposa avec le plus de soin qu'il pouvait accomplir dans son état. Couper la chair. Découper le cou. Mordre les tendons. Brûler le sang. Arracher les nerfs. Jonathan le regarda faire sans comprendre, sentant une sueur glacial le paralyser de partout. La dernière phrase du vétérinaire lui avait fait un puissant écho dans l'esprit, le mettant en doute, le perturbant plus que de raison.

- Viens m'aider, tartufe.

Les joues du pasteur rougirent alors sous l'insulte de Downcry et il vint aider. Plantant. Délicatement. Un crochet. A chaque part. Du torse sacrifié. Ils ne se rendaient à peine compte de ce qu'ils faisaient. Tout ceci était un jeu surréaliste. Comme lorsque l'on se dit que ce serait amusant de sauter d'une tour, car après tout, la drogue rend immortelle. Une corde à chaque monstre, ils ignorèrent les cris et les hurlements possibles de leur victime tandis que celle-ci s'élevait vers les cieux. Ils faisaient une glorieuse équipe. Un monstre de glace et un monstre de feu. Le vide et le chaos...face à l'innocence perdu d'une colombe. Harry se répéta alors, plus pour lui même que pour les deux autres:

- Ils détruisent tout...absolument tous...ceux qu'ils aiment...
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MessageSujet: Re: Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Mai - 0:01



Dead Unicorn.

« Brother, Stay Impure. »

David ne put que rester sur sa table, les membres toujours attachés. Il entendait vaguement au loin les voix de ses tortionnaires mais il ne pouvait les comprendre distinctement, ses gémissements couvrant les cris. La douleur était insoutenable, il se demandait pourquoi il ne s’était toujours pas évanoui, malgré sa tête qui tournait effroyablement. Peut-être était-ce à cause de l’odeur de viande trop cuite qui était la sienne ? Ou encore la sensation de sentir sa peau fondue sur son torse. Respirer lui brûlait les poumons, lui tirait son épiderme marqué dans un horrible bruit de chair à l’air libre. Il ferma alors les yeux et essaya de s’abandonner à cette sorte de fatigue qui l’enveloppait de plus en plus. Avec un peu de chances, il verrait la lumière au bout du tunnel… Il avait froid et pourtant si chaud en même temps. Ses cheveux étaient collés sur son crâne mais ses dents claquaient nerveusement tandis que sa respiration sifflante rendait sa silhouette relativement effrayante. Son regard, quand il rouvrit les yeux, paraissait aveugle mais pas si dément que cela. Et pourtant, il ne voyait pas la même chose que Jonathan ou Harry. Il était parti ailleurs. Il revoyait le sang sur ses mains. Le sang qu’il avait fait tant couler. Était-ce une vengeance divine de sa propre vengeance de la vie ?

Il sentit alors une main se poser près de lui mais sa vue était toujours trouble. Il aperçut leurs deux silhouettes au-dessus de lui mais ne sut pas ce qu’ils comptaient faire. On lui défit ses attaches. Allait-il être libre…? Enfin…? Ils allaient l’épargner…? Même s’il n’avait absolument plus la force de bouger le moindre muscle, il soupira doucement avant de sentir le métal froid entrer en contact avec sa peau brûlante, légèrement en-dessous de ses clavicules. Puis il sentit leurs pointes forcer son corps, voulant absolument le percer. David ouvrit les yeux et son cœur rata un battement quand il sentit sa peau céder enfin sous les crochets. Son visage se déforma une fois de plus dans une grimace de douleur incommensurable tandis qu’il sentait le métal se frayer un chemin sous ses épaules. Puis il se sentit tiré. Il hurla de douleur en glissant sur la table d’opération, sa jambe brisée frottant contre la surface, les crochets trainant sa carcasse, abimant son torse un peu plus. Son cœur tambourinait à tout rompre, augmentant son hémorragie. Ses pieds décollèrent alors du sol et David se retrouva suspendu dans le vide. Il sentait la chair de ses épaules se déchirer progressivement sous son poids. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que les crochets n’atteignent les clavicules qui se briseront à leur tour.

Le corps du chirurgien pendait sans vie dans les airs. Seul son sang qui coulait toujours était la preuve qu’il était vivant. Sa tête était tombée en arrière. Il ne pleurait plus non plus. Son enveloppe charnelle, défectueuse à la base, était maintenant aussi brisée que son âme. Est-ce qu’il avait toujours mal ? Non. Son cerveau avait éteint tous ses nerfs pour l’instant. David frôlait l’inconscience, des silhouettes qui n’étaient pas là dansant devant ses yeux entrouverts et aveugles. Il vit les montagnes d’Écosse. La petite maison tranquille dans laquelle il vivait à Edinburgh. Il vit son père, sa sœur, son frère, sa mère. Son père partait pour l’église. Jonathan lisait sa bible. Sa sœur jouait avec une poupée. Sa mère le regardait avec un sourire fier. Et lui était dans l’herbe haute. Il y avait une douce chaleur qui faisait ressortir le parfum de certaines fleurs. !l cligna lentement des yeux. Londres. Ses cheminées qui crachaient continuellement une épaisse fumée noire, ses nombreux fiacres, les gens partout. Et le sourire fier de son frère. Et le même chez sa mère. Sa mère. Qui s’était suicidée en réalisant ce qu’elle lui avait fait. Il regrettait tellement, les larmes roulant de nouveau. C’était de sa faute si sa mère était morte. Il n’avait jamais compris jusque-là que c’était pour le protéger, qu’elle l’aimait et lui montrait à sa façon à elle. Qu’elle était maternelle avant tout. David sanglotait maintenant, sa respiration étant complètement aléatoire avec les crochets non loin de ses organes vitaux. Un hoquet le secoua suivit d’un gémissement de douleur et désespéré. Il aurait tellement donné pour retourner dans les bras de sa mère et se sentir en sécurité, aimé. Comme l’être égoïste, désagréable et ingrat qu’il était.

- Maman... Reviens s'il te plait...

Son corps se secoua d’un nouveau sanglot, déchirant un peu plus sa peau, le sang ruisselant sur son torse brûlé.
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Jonathan R. A. Williams
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MessageSujet: Re: Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] Dead Unicorn. [PV H. Downcry & J. Williams.] [Fini] - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Mai - 10:58



Dead Unicorn

« You attempt to be happy is failure. »

La déchirure de sa peau ne fit aucun effet à Harry. Il avait vécu la même situation des milliers de fois depuis qu'il était arrivé ici. La sensation des chairs qui se disloquaient. Du sang qui coulait lentement sur la peau. Il en avait vu tellement et fait subir plus. Beaucoup plus. Son coeur ne ressentait plus de dégoût. Ses yeux ne faisaient qu'observer avec une froideur glaciale ce qu'il se déroulait. Mais au final, ce n'était pas un grand plaisir à faire ? Se venger de la personne qui avait pu nous laisser dans cette impitoyable solitude ? Cela aurait pu. Mais Harry ne le voyait pas comme ça. Tout était arrivé de sa main, de sa faute. S'il avait su tourner la page au bon moment, rien de tout ceci ne serai arrivé. David se serait pas accroché là haut. Son visage n'affichant aucune expression, il ne faisait que regarder le sol pour ne pas voir l'amour de sa vie être arraché petit à petit à la vie. Car il savait quel teinte particulière prenait la peau de ceux qui s'apprêtent à faire le grand saut. David en était si proche. Cette révélation lui donnait l'impression d'une foreuse au creux de son âme qui essayait encore de lui dévorer le peu de sentiments qu'il pouvait encore avoir. Mais il n'avait que des larmes aux fonds de son corps. Des larmes, de la haine, tout ceci entourant un noyau d'absence parfaite. Même la phrase de David ne le fit pas sourciller. Tout le monde appelle ses parents dans ce cas là. Des parents qui, malgré tout l'amour de l'univers, ne pourraient pas sauver leur enfant adoré. Combien de fois Harry avait-il pu vouloir revoir son père.

Mais Jonathan n'eut pas la même réaction. Il fut frappé, que dis-je, totalement détruit par la phrase de David. Celle-ci le réveilla de son état de folie. Le pasteur regarda partout autour de lui. Le laboratoire d'Harry, la barre de fer encore blanche. Son frère accroché, souffrant plus qu'il n'était permis. Demandant leur mère. Leur mère. Le monstre qui était leur mère. Les pensées fusèrent avec violence dans son esprit tandis qu'il se rendait compte de tout ce qu'il avait fait. Il avait été pire que leur mère. Rien qu'un monstre. Il n'avait pas de mots plus fort, mais Dieu qu'il aurait voulu en trouver. Des plus horribles et des plus sales pour se décrire. Maman. Toi aussi tu détruisais ce que tu aimais. Les larmes coulèrent, comme salvatrice, des joues de Jonathan. Comme si la folie fuyait à travers ce liquide, il se mit à hurler:

- REDESCENDS LE !!

S'exécutant calmement, Harry s'apprêtait à prendre un scalpel. Finir le travail. De toute façon, à quoi bon le maintenir en vie à présent. Plus jamais il ne pourrait l'aimer. Plus jamais il ne verrait son sourire. Il avait fini de le briser. Pourquoi ? Pour que quelqu'un soit un peu plus brisé que lui pour une fois ? Il n'aurait su le dire. Si ça se trouve, il n'avait aucune raison. Contrairement à Jonathan qui lâcha la corde, une fois que David fut posé, comme si celle-ci était couverte d'araignées purulentes. Il passa les mains partout sur son visage et dans ses cheveux qu'il tira. Non, ce n'était pas possible, il n'avait pas fait ça ? Pas lui ! Comment c'était possible...que lui, ai pu faire preuve d'autant d'horreur...Quand Harry fut sur le point de prendre un scalpel, Jonathan lui saisit le poignet et serra avec toute sa force, le lui faisait lâcher.  

- Soigne le...par pitié soigne le...il ne faut pas le tuer...

Harry le regarda avec une interrogation dans les yeux. L'alcool avait commencé à quitter doucement son corps. C'était à présent la fatigue qui le faisait voir double. Jonathan pleurait toutes les larmes de son corps. Un vase qui se fissurait sous le trop plein d'atrocité. Harry regarda tour à tour David allongé et Jonathan. Maman. Ce mot avait réveillé le pasteur. Il en obtiendrait les réponses plus tard. Tandis que le pasteur ne savait plus où se poser, griffant son visage, terrifié par lui-même, Harry commença à le nettoyer. Il ne faisait plus attention à la maigre blessure que Jonathan lui avait infligé, David devait avoir tellement plus mal. N'empêche, il ne put s'empêcher de rire intérieurement de la stupidité de cette situation. L'ammener ici pour un baiser, le torturer pour ensuite le soigner...pas même lui offrir la délivrance de la Mort. Qu'est-ce que Jonathan pouvait être cruel. Mais Harry le comprenait. Peut-être que tout deux pouvaient mieux se comprendre que n'importe qui. Jamais le pasteur ne le reconnaîtrait. Le vétérinaire nettoya les chairs brûlés. Une opération été impossible dans son état. Il laissa donc ceci de côté pour faire des points à ses différentes plaies. Ils n'étaient pas tous parfaitement droit, et Harry avait oublié d'anesthésier David. Mais dans la souffrance qu'il était, est-ce que ça en rajoutait davantage ? Il nettoya les plaies à l'alcool, et passa ensuite délicatement de l'eau sur son corps en sueur. La dernière fois qu'il aurait l'occasion de le toucher. Cela lui fit venir les larmes aux yeux, aussi s'appliqua-t-il à ce que son ancien assistant soit le plus propre possible.

Jonathan n'en pouvait plus. Il voulait se jeter dans les dents du Kaernk et mourir. Il se haïssait plus encore que jamais. La violence est la réponse des gens de peu d'esprit. Le pasteur avait été tout bonnement misérable. Alors qu'il se déplaçait comme un zombie vers la porte, Harry lui lança d'une voix grave qui le pétrifia:

- Reste ici. Tu as des choses à me dire.

Le pasteur comprit aussitôt ce qu'il voulait dire. Et accepta de s'asseoir sur une chaise. Attendant sa punition. Oh, peut-être qu'Harry allait le tuer. Après tout, Jonathan lui avait fait du mal et avait bien dit qu'il tuerait tout le monde, même lui. Oh, si Harry pouvait le tuer, ce serait tellement bien. Son esprit ne voyait plus les choses très clairement. Il n'avait plus les mots pour se haïr, et il n'arrivait pas à vomir tant son estomac était vide. Songeant à ce qu'Harry pouvait lui faire subir, ce serait mentir de dire qu'il ne voulait pas le maximum de lui. Se faire violer. Torturer. Subir les mêmes choses que David. Il voulait se purifier par la souffrance de tout ce qu'il avait fait. Oh, qu'est-ce qu'Harry lui ferait...

Pour le moment, ce qu'Harry faisait, c'était de terminer les soins des plus grosses blessures de David. Une fois qu'il n'était plus aux portes de la mort, le vétérinaire s'en éloigna et commença à chercher de quoi rempli un sac. De la bonne nourriture, un délicieux gâteau qu'il avait fait, une couverture en fourrure, du laudanum pour ses blessures. Il mit tout ceci dans un sac et alla chercher une de ses chemises pour la mettre à son ancien assistant. Une fois que tout fut prêt, il prit David dans ses bras, comme une princesse, et l'emmena dans la cour. Qu'il fasse nuit ou jour, cela n'avait que peu d'importance. Il le déposa à côté de la porte qui menait à son laboratoire, et mit le sac à côté de lui, accroché à son pantalon. L'observant avec regrets, il voulait lui faire un dernier baiser sur le front avant de partir. Mais c'était ridicule. Le vétérinaire venait de le torturer. Jamais David n'avait autant souffert, il en était sûr. Aussi se détourna-t-il, les larmes aux yeux, et retourna dans son laboratoire.
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Dead Unicorn.

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David avait la vue qui vrillait. Tout tournait, toutes les ombres dansaient. Il entendit la voix de Jonathan au loin qui hurla puis il fut légèrement secoué et eut l’impression qu’on le descendait doucement. Il retourna sur la table d’opération. C’était du moins ce que la peau de son dos reconnaissait. Ses yeux étaient fermés depuis un long moment maintenant. Il avait soif, sommeil. Il n’en pouvait plus. Il était incapable de bouger le moindre muscle et il se battait à chaque respiration pour inhaler ne serait-ce qu’un minimum d’air. Son cœur s’affolait. Il n’avait plus aucune pulsation régulière passant du très lent au très rapide dans une période de temps qui était sûrement beaucoup, beaucoup trop courte. Sa tête était en feu. Il ne sentait que ses larmes sur ses tempes qui venaient le rafraichir un peu. Il sentit alors de l’eau sur son ce qu’il restait de son torse. Il ne comprenait plus rien. Il ne pouvait plus comprendre non plus. Il poussa un râle agonisant, soupirant les derniers souffles qui lui permettaient de rester en vie, même si au final, il ne se battait pas tant que cela pour survivre. Il était proche de la délivrance… Quelques secondes plus tard, il s’évanouit.

*
*   *

Un croassement lui fit ouvrir les yeux. La première chose qu’il vit fut un corbeau, posé sur son torse, qui le regardait avec appétit et intérêt. Le chirurgien fronça les sourcils et parvint à mouvoir son bras pour le faire fuir. Il soupira et regarda au-dessus de lui. Il vit quelques étoiles encore vivaces dans un ciel rosé et orangé, caractéristique de l’aube. Le doux bruit de la fontaine à côté de lui parvint sans mal à ses oreilles. Il se redressa lentement, son dos et son torse le faisant légèrement souffrir mais bien moins qu’il ne s’y était attendu. Il baissa la tête sur son corps : une couverture le recouvrait et on l’avait habillé d’une chemise. Il avait été désinfecté, bandé, soigné. Même sa jambe avait une attelle. David regarda sans comprendre. Harry l’avait épargné et amené ici ? Dans quel but ? Pourquoi…? Il remarqua alors la présence d’un sac. Avant de se poser plus de questions, il s’empressa de fouiller dedans pour trouver de l’eau. Une fois trouvée, il en but plusieurs gorgées, assoiffé. Il soupira alors et commença à inspecter le sac plus en détails. De quoi changer ses bandages, de la nourriture, du laudanum.

David resta interdit devant ceci, ne parvenant à assimiler que Harry ait pu faire ça. Le chirurgien eut les larmes aux yeux. Le vétérinaire le détestait tellement et pourtant… Il lui avait donné de quoi survivre quelques temps dans cette folie. Il éclata en sanglots, ne sachant plus ce qu’il devait croire ou pas. Ne comprenant pas les actes de Jonathan et Harry. La seule chose qu’il savait, c’est qu’il les avait perdus tous les deux… Il avait tout perdu… Où aller maintenant…? Combien de temps pouvait survivre un Scientifique blessé et boitant ? Il allait se faire déchiqueter par un Dément, c’était presque évident. Il ne pouvait plus demander asile à Kathleen. Il ne pouvait plus chercher la protection de son frère. Il ne pouvait plus se cacher dans le confort du laboratoire d’Harry. Il avait été une ordure avec toutes les personnes qu’il avait pu apprécier. Les monstres détruisent tous ceux qu’ils aiment. Tu es un monstre, David. Et pourtant, on t’a encore traité avec bonté et pitié. Le chirurgien passa une main sur son visage, se refusant de toucher au gâteau, jugeant qu’il ne le méritait pas. Il ne méritait pas de manger quelque chose d’Harry, quelque chose de si pur, si sincère. Car il savait que dans ce sac, il n’y avait aucune cruauté. Personne n’était plus honnête qu’Harry Downcry. Et il avait réussi à le détruire lui aussi, se retrouvant seul. Sa plus grande frayeur. Ce qui l’avait détruit une première fois. Ce n’était pas Harry et Jonathan qui l’avaient détruit… Non… Ils avaient eu raison de faire ce qu’ils lui ont fait. Il le méritait. Il ne leur en voulait pas. Il les aimait toujours mais ce n’était clairement plus réciproque. Comment refaire sa vie après cela…? Avait-il vraiment envie d’une deuxième chance…? Il n’avait plus personne. Ni même plus personne pour l’entendre dire :

- Pardon…
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