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La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre]

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Harry J. Downcry
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MessageSujet: Re: La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre] La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre] - Page 2 Icon_minitimeJeu 26 Mar - 13:56


La Clé Interdite
HARRY & JULES


Ce contact me rappelait tellement l'humanité qui restait en moi que cela me fit comme une pointe au centre du cœur. Il était vivant. Il existait, tout comme il me l'avait dit. Cela me faisait tellement de bien que je me demandais toujours un peu si c'était réel. Impossible...c'est forcément trop beau pour être vrai...et pourtant je me laissa faire. Le tenant toujours dans mes bras, mes mains finirent par caressaient son dos comme on pourrait le faire pour consoler quelqu'un. N'étais-ce pas moi qui avait besoin d'être consolé ? Mais qu'importe car je voulais le sentir, chaque seconde un peu plus que la précédente. Je sentais toute sa chaleur me parcourir comme si je n'étais qu'un fantôme. Elle me traversait, me parcourait tout en entier, passant dans la moindre des parties de mon corps. Je n'avais pas ressenti ça depuis combien de temps maintenant, je l'ignore. J'ai arrêté de compter les jours et les heures dans ce manoir. Nous ne vivons plus que comme des animaux, n'ayant plus d'horaire que celui de notre machine biologique de sang et de chair. Mais tout ceci n'avait plus d'importance, je ne me concentrais que sur son contact, sa peau, son odeur de sueur et de sang qui piquait mes narines.

Qu'il était agréable de ressentir autant de vérité si proche de soi. Une vérité aussi simple que  « j'existe ». Soupirant, je le laissa me siffler ses paroles rauques avec une grande surprise. Seul. Un mot qu'il ne connaissait que trop bien. Un mot qu'il aurait souhaité supprimer du dictionnaire, de la vie elle-même. La solitude et ses mains ensanglantés qui s'enroulent autour de ton être, de tes oreilles et de tes yeux. Ses doigts sont couvertes de bandages sales qui tombent en filament. Elle rend tout ce qui t'entoure vide et froid. Je soupire. La voix de Jules s'étrangle en elle-même, rouée par la douleur. Je me rends à présent compte, à mon toucher, que ses blessures sont loin d'être guéries. Une telle prise de risque...mon cœur en est touché, curieusement. Oubliant les miaulements de Lufu dans un coin de la pièce, je m'écarta un peu de Jules bien que « m'arracher à son étreinte » serait un mot plus juste et le regarda avec un demi-sourire qui était encore un peu triste. Je n'avais plus l'habitude de ce contact. Le sien comme le mien paraissait d'ailleurs presque désespéré. Comme s'il n'y avait dans nos mains et leurs tendresses que du désespoir, de l'angoisse, un appel à l'aide permanent.

« Tu vas t'épuiser...viens... »

Doucement, je mis un bras autour de ses épaules pour l'aider à marcher sans trop souffrir. Du moins l'espérai-je. Posant ma tête contre la sienne, je l'emena vers un couloir de mon laboratoire que je n'avais pas vu depuis trop longtemps. Le couloir des chambres. Poussant la porte de l'une d'entre elle, j'avança dans la pénombre de l'endroit, toussant sous la poussière qui commençait à s'installer. Déposant Jules sur le lit, allumant la bougie sur le côté. La chambre avait été vidé. Quelques vêtements trainaient dans les tiroirs. Si longtemps maintenant...et pourtant, cela ne datait que de quelques semaines.

« C'est la chambre de mon ancien assistant...mais il n'est plus là, alors tu peux y être. »




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Jules E. N. Lefèbvre
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MessageSujet: Re: La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre] La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre] - Page 2 Icon_minitimeVen 3 Juin - 0:57



LA CLE INTERDITE

« warm »



Jules se laissa conduire vers la pièce inconnue, se reposant en partie sur l'épaule de son sauveur, mais tout en veillant à ne pas lui laisser porter tout son poids. Si le blondinet était physiquement affaibli, il lui semblait que l'autre homme, au regard étrange, semblait avoir déjà en sa possession un fardeau suffisamment lourd, en son cœur et en son esprit, pour ne pas avoir à se charger de Jules. Ce dernier, cependant, prenait un plaisir candide à se laisser allonger sur un lit, confortable bien que poussiéreux, et à observer son bienfaiteur enflammer la mèche d'une bougie près de lui. Alors que le scientifique retirait l'allumette du sommet de la chandelle, Jules lui attrapa le bras. L'allumette tomba sur le sol de pierre et s'éteignit sans bruit, avec comme un léger nuage de fumée.

Jules ramena doucement le bras étranger contre lui. Le caressa doucement de sa main libre.Il avait beau avoir atteint l'âge adulte depuis bien longtemps, Jules se comportait au fond encore bien souvent comme un enfant. Un enfant en cruel manque d'affection. Il leva les yeux vers Harry, plongea ses yeux clairs dans ceux du scientifique. Les iris du dément étaient irrités par la poussière ambiante et un peu humides – la flamme de la bougie y dansait en discrets reflets. Le regard qu'il posait sur son bienfaiteur se tenait à mi-chemin entre le désir et la supplication. Il ne voulait pas le lâcher. Il avait besoin, désespérément besoin, de ce contact physique et de cette chaleur. Il avait besoin de cette humanité, aussi dévoyée et instable qu'elle pouvait l'être. Quoi que l'on en dise, les événements récents avaient profondément ébranlé Jules – la disparition de sa sœur, sa recherche inlassable, puis l'accident, et l'enfermement. A présent, il souhaitait simplement un peu de douceur. Un peu de douceur sincère.

« Dis... Tu ne vas pas partir ? Si ? »

Se hissant sur ses coudes, le dément parvint à passer ses bras autour du cou de son sauveur et, grâce à son poids, à l'obliger à se pencher sur lui. Il lui murmurait à l'oreille à présent, ses lèvres frôlant les joues du scientifique. Jules ne s'en rendait certainement pas compte, mais son attitude trahissait une certaine tentative de séduction. Il ne s'agissait pas de séduction au sens où l'on pourrait l'entendre de tentative de faire éprouver à l'autre du désir physique envers sa personne, mais de quelque chose de plus subtil. Quelque chose comme la volonté instinctive de s'attirer l'affection d'autrui, de se faire protéger, de se faire aimer.

« Je ne veux pas que tu partes... »

Le jeune homme ferma les yeux. Il se sentait soudain terriblement fatigué. Mais il ne desserra pas les bras dans la moindre mesure.



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MessageSujet: Re: La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre] La Clé Interdite - [Downcry & Mr.Lefèbvre] - Page 2 Icon_minitimeMar 23 Aoû - 18:36



La Clé Interdite

« Coeur. Hurler. Froid. »

Il n'existait certainement pas de mots assez fort pour décrire toute la destruction intérieur qui se cachait au sein de ce maigre morceau d'homme. Cette sensation constante d'être au bord de la vie, sur le fil du rasoir de son existence. Autour de lui, il n'y avait que le chaos. Quand on baigne dans un chaos qui se veut rassurant, on finit par perdre le rapport à sa propre réalité. Doucement, nous perdons le contrôle. Plus rien n'a d'importance. Une brume  asphyxiante et brûlante s'empare alors de notre gorge et l'étreint, piquante. La solitude n'était que fictive. Le manoir ne manquait pas de victimes. Harry s'en était-il juste une fois intéressé ? Il est parfois plus simple de se complaire dans sa souffrance, là où les choses sont devenus familiers. Sortir de cette douleur, c'était s'ouvrir à l'inconnu. Que pouvons-nous dire à l'enfant qui n'a vu la véritable couleur du ciel qu'au travers un prisme d'une bulle ? Sait-il vraiment que le ciel est bleu ? Si le soleil ne l'a jamais touché, c'était après la page d'un manuscrit tâché. Sait-il au moins la texture de la mer ? Sait-il que les bateaux existent ? Que la liberté est au delà du chaos et que quelque chose peut être important ? Harry s'accrochait au coeur de cet homme avec l'impression qu'il pouvait trouver les réponses à ces questions auprès de lui. Deux personnes brisées peuvent-ils recoller leurs morceaux ensemble pour ne faire qu'un ? Quelqu'un de moins romantique et sensible que lui aurait pu dire qu'on ne fait pas un tableau de la renaissance avec deux puzzles aux pièces manquantes.

- Je...jamais je ne te laisserai seul non plus...tant que tu acceptes ma misérable compagnie...je te protégerai...

Le vétérinaire eut un rire vide, presque conventionnelle. Combien de temps lui faudrait-il pour reprendre les habitudes d'un être humain, il l'ignorait. Mais il ne connaissait que trop bien les cauchemars de la nuit pour laisser cet homme y sombrer davantage.

Soudainement, il remarqua que le souffle de son patient s'amenuisait. Bien évidemment ! Il faisait tant d'efforts pour soigner son coeur, mais comment Harry avait-il pu être aussi aveugle ? Essayant de se détâcher de son étreinte, il le regarda dans les yeux.

- Tu dois te reposer...pardonne-moi de t'avoir fait lever. Peut-être que tu...tu pourrais prendre la chambre d'ami ? Personne ne l'a utilisé depuis longtemps, mais je la nettoierai pour toi. Viens, je vais t'y conduire.

Prenant alors docilement sa main, il attrapa le balai traînant non loin pour ouvrir la porte dite. Un vent d'air froid s'échappa de la pièce, comme si la Tristesse même avait élu domicile en ces lieux. Ce qui n'était pas si loin de la vérité. L'air était glacé, des toiles d'araignés s'échappaient des lézardes murales. La poussière régnait en maître sur les coussins, les tapisseries et le lit. Après avoir épousseter ce dernier, Harry montra la place à son patient, l'invitant à s'asseoir et pouvant même l'aider à s'allonger.

- Tu seras toujours plus confortable ici que dans le laboratoire...Ah, et si tu as besoin de quoique ce soit, je suis dans la chambre d'à côté, tu n'auras qu'à frapper le mur conjoint, je viendrais...

Souriant doucement, il poursuivit alors son petit ménage. Quelqu'un qui a peur des papillons pouvait peut-être avoir la phobie des araignés aussi...à moins qu'il ne puisse les considérer comme ses alliés, vu que les araignés mangent les papillons. Ou plutôt, les paralysent dans leurs toiles pour délicatement aspirer l'intérieur de leur corps encore chaud afin de leur causer le plus de douleur possible et inimaginable. Humpf. Se tournant donc vers l'homme blessé, balai à la main, touffe vers le plafond, Harry eut un air profondément investi et surtout curieux.

- Est-ce que tu veux que je retire ces araignées ?

Oui, la question le taraudait vraiment. A l'intérieur de lui, une petite voix le trouvait ridicule d'ainsi paraître "normal". Après tout, il n'était qu'un monstre. Prendre soin de quelqu'un ne lui ressemblait plus depuis longtemps.
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