Le soleil sur leurs peaux fut comme une longue caresse revigorante après tant de mois passés sous terre. Depuis combien de temps n'étaient-ils pas sorti sous ses rayons délicats ? Harry ne se souvenait que de nuages et de pluies. Il pleuvait lorsqu'il enterra son ancien amour et son enfant sous la terre de la serre, comme un digne enterrement de film en noir et blanc. Un de plus. Le vétérinaire pouvait encore voir leurs tombes d'ici, car il savait précisément où se trouvaient les deux pierres au milieu des herbes et des  fleurs. Au milieu des plantes de toutes les couleurs se dressaient ces choses que David ne pouvait certainement pas voir, par manque d'habitude, mais aussi parce qu'il devait penser à autre chose. En l'occurence, il demanda à Harry s'il pouvait se servir de ce repas qui sentait si bon. Tout sourire, essayant d'oublier la présence de la serre non loin, il hocha la tête mais entreprit de servir lui-même son amour. Des petites assiettes en bois furent déposé afin d'y receuillir toute la nourriture frugale mais exquise qu'avait préparé le jeune homme. Par chance, il n'avait que demander les ingrédients à Rockwood, mais il les avait tous goûter afin de ne pas avoir de cadeaux empoisonnés. Car au vu de sa gestion du manoir, il était vital de faire attention à toutes les choses qui pouvaient venir de lui. La moindre idnavertance pouvait se révéler fatale.

- Oui...oui, j'ai fait ça pendant que tu dormais, je voulais te faire une surprise.

Fit-il avec gêne avant de commencer à mannger. Cela aurait été un mensonge inutile de dire que non. Après tout, tout ceci ne s'est pas élevé du sol par la simple bonté du Seigneur. Quand bien même ce dernier, cher au coeur de Jonathan, serait existant, il y avait des choses à ne pas non plus exagérer. L'apparition spontanné de nourritures en était une. Harry ferma les yeux, savourant la chaleur du soleil sur sa peau. Se condamner à une telle douceur au côté de son assistant, quel plaisir. Rien n'était plus beau à ses yeux et il lui semblait revivre un rêve. Même si quelques fois des cauchemars lui revenaient, ce n'était rien comparé à la joie de se réveiller le matin et de se rendre compte que tout était redevenu normal. Il était ici auprès de lui et plus rien ne pourrait l'en faire partir. Le vétérinaire ferait tout pour.

- Oh, j'ai prévu des couvertures de laine au cas où nous aurions froid. Il y en  a déjà une qui nous attends là haut pour nous asseoir, et j'en emmènerai une grande où on pourra se blottir tous les deux l'un contre l'autre.

Harry eut un petit gloussement tout en posant un rapide baiser dans le cou de David. Qu'est-ce qu'il pouvait aimer cette peau. Il avait tout prévu pour que la soirée soit la plus belle aux yeux de David, que tout soit parfait, que cette nuit soit la nuit de leurs fiancailles comme on aurait pu l'écrire dans un conte de fée. Impossible de faire autrement, Harry se refusait toute médiocrité dans cette nuit. La moindre chose devait faire sourire son doux chaton. Terminant de manger le dernier bout de son assiette en silence, il passa avec délicatesse sa main dans la fontaine en souriant. Le soleil faisait refléter comme des étoiles dans les imperfections de l'eau mouvante.

- J'espère que ça te plaira...dis-moi s'il y a quelque chose que je puisse faire pour toi, je l'exécuterai.

Harry dit cela en offrant son sourire le plus joyeux à David, le regardant au plus profond de ses yeux. Il avait envie de lui faire plaisir et ne saurait jamais assez le répéter. Surtout dans les méandres d'une description inutile entre deux dialogues. Que voulez-vous, il faut bien remplir la blancheur des pages, et en ce moment, la seule chose qui trempait dans le cerveau d'Harry, c'était comment rendre David le plus heureux possible en l'espace d'une journée. Afin d'ensuite faire pareil tous les autres jours restants de sa vie. Le chirurgien était le dernier être qu'il aimait dans tout le manoir. Il était le seul restant, et Harry se refusait à le perdre comme il avait pu souffrir de la mort des autres. Oh, s'il pouvait lui donner son propre coeur afin que jamais il n'en meurt, il le ferait si volontiers. Songeant à tout ce qu'il pouvait faire, il s'imagina même une partie de jambe-en-l'air dans l'eau. Mais elle était tout de même un peu froide, à tout bien y réfléchir, le printemps -car tout ressemblait autour d'eux au printemps, n'était pas une bonne saison pour faire des galipettes dehors.

David voulait les servir à manger mais son chéri fut plus rapide pour s’emparer des couverts. Il le regarda alors faire, attendant patiemment. Il jeta un coup d’œil à la nourriture qui avait l’air juste délicieuse. Une ombre de tristesse passa dans ses yeux mais il resta silencieux. Il se sentait bien misérable à côté de son chéri désormais. Ce dernier était bourré de qualités, il savait faire énormément de choses alors que contrairement, lui, à part la chirurgie, il était bon à rien. Si, il dessinait plutôt bien mais où était l’utilité dans un lieu comme ça…? Enfin, Jonathan disait qu’il dessinait bien mais cela faisait un moment qu’il ne l’avait pas fait mais bref. Depuis les énormes progrès en médecine d’Harry, il se sentait inutile et dispensable. Cela faisait plusieurs jours que cette idée traînait dans son esprit. Cela faisait plusieurs jours qu’il se demandait à quoi il pouvait bien servir à Harry. Il n’était qu’une bombe à retardement, prêt à exploser à tout moment, à expulser sa rage, sa folie sur le premier venu. Et le premier venu n’était autre que le vétérinaire qui lui souriait. Sourire qu’il lui rendit avant de baisser les yeux vers sa nourriture. Il n’avait pas si faim que cela mais il avait se forcer à manger un morceau. Premièrement pour faire plaisir à son chéri car c’était toujours délicieux ce qu’il lui faisait mais aussi histoire de s’alimenter.

- C’est succulent, Harry… Comme d’habitude…

Il sourit tendrement quand Harry vint déposer un baiser dans son cou. David était heureux d’être ainsi proche de l’homme qu’il aimait mais quelque chose sonnait faux. Quelque chose n’allait pas… Les petites attentions d’Harry, les couvertures, le repas, les câlins… Cela cachait quelque chose. Et David eut peur. Mais peur de quoi ? Tout ne reflétait que l’amour dans les paroles de son chéri. Tout n’était que tendresse… Alors pourquoi… Pourquoi devait-il avoir peur ? Peur d’une ruse de sa part pour mieux l’abandonner ? Et si c’était des adieux ? Non… Et si c’était autre chose mais que le problème viendrait de lui ? S’il était incapable de rendre la tendresse que lui donnait Harry ? Même s’il aimait éperdument, là n’était vraiment pas le problème. Mais s’il lui faisait encore du mal ? Il l’ignorait mais Maria et son enfant se trouvaient proches, trop proches. Peut-être que cela avait-il une influence sur lui ? Non… Même en pleine nuit, il y pensait. Le poison de son propre esprit continuait de se propager dans sa tête, détruisant progressivement le peu de santé mentale qu’il lui restait. Il retint un soupir et regarda Harry, le visage sûrement complètement perdu. Il lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour lui.

David eut envie de pleurer. Il ne savait pas pourquoi, la fatigue. Enfin s’il savait finalement. Cette peur qui semblait disparaître et se faire oublier instantanément pour ensuite revenir brutalement dans son visage. Cette peur de ne pas être à la hauteur d’Harry, de ne pas le méritait. Il comprenait Amy finalement, quand elle venait se confier à lui de temps en temps. Quel sentiment insupportable de se sentir à ce point misérable face à la personne que l’on aimait. Le sourire que lui offrait Harry, sa joie, son bonheur rien que quand il joua avec l’eau posèrent une ultime question à l’esprit gangréné du chirurgien : combien de temps ce sourire resterait sur le visage de son chéri avant qu’il ne vienne l’effacer avec cruauté et violence ? Il ne pouvait pas rester avec Harry sans risquer de lui faire du mal. Il ne pouvait se permettre de le faire souffrir une nouvelle fois. Il s’apprêta à le lui dire mais il répondit juste :

- Rien mon chéri, tout va très bien…

Il y a des moments où il se serait donné des baffes, où il était stupide au point de s’en taper la tête contre les murs. Mais au moins, il ne l’inquiétait pas. Enfin il croyait. David était aveuglé par la pourriture de ses idées noires qui ne cessaient de tourner dans son esprit, ses pensées venant le flageller un peu plus mentalement. Il était enfermé avec lui-même et ne pouvait s’empêcher de se détester un peu plus. Le sang sur ses mains paraissait indélébile alors pourquoi Harry ne le voyait pas ? Combien de temps avant que celui du vétérinaire ne vienne les tâcher ? Il resta silencieux, gardant ses pensées pour lui, tel l’égoïste aveugle qu’il était.

Harry était heureux que David apprécie sa nourriture, comme à chaque fois. Il mettait un point d'honneur à cuisiner les plats les plus goûteux afin que son chéri soit toujours surpris. Cela faisait un moment qu'il n'y avait pas mis autant d'efforts. Mais cette journée devait être une véritable perfection. Un autre panier de nourriture les attendait sur le toit, caché dans un coffre au grenier. Il ne voulait pas qu'un amnésique ou un dément puisse prendre leur repas. Egoïsme si vous voulez, le vétérinaire s'en moquait. Aujourd'hui, il serait l'homme le plus égoïste de l'univers, ne pensant qu'au bonheur de son tendre assistant. Quand il termina de manger, il n'était pas très avancé dans l'après-midi. Que faire en attendant que le soleil ne se couche ? Admiratif des yeux de son chéri, Harry le regarda terminer de manger. Quand David l'assura que tout allait bien, il eut du mal à le croire. Avec un petite moue inquiète, il regarda son chéri puis détourna la tête vers l'eau. S'il le disait, c'est que ça devait être vrai. Sinon il se confierait à lui, non ? Harry s'étendit de tout son long et poussa un long soupir. Qu'il faisait bon être sous ce nouveau soleil de printemps.

- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse cet après-midi ? Laissons tomber les expériences ! Tu veux qu'on fasses sortir les animaux pour jouer avec eux dehors ? Faudra les faire rentrer avant le coucher du soleil mais ça pourrait être une bonne idée non ?

Harry eut un petit rire et déposa un nouveau baiser sur la tempe de son chéri. Il voulait lui offrir cette  joie communicative, le sentir tout adorable comme avant. Réparer tout le mal qu'il avait fait. Car si David était aussi mal, c'était de sa faute. Il n'aurait pas du faire ce qu'il avait fait. Lui aussi, son esprit était tourmenté par les cauchemars. De tout ce qu'il avait osé alors que son esprit était gangréné par la folie. Tous ces meurtres, ces viols, cette haine, tout pour faire souffrir le plus possible, pour faire peur. S'il n'avait jamais eu aucun amis, ce n'était pas pour rien. Il faisait comme tout pour les éviter. La haine et la souffrance l'avaient éloigné de tout et de tous. Même son reflet dans le miroir le terrifiait, car dans ses yeux se trouvaient encore les tableaux de ses actes. Dans sa bouche même, les mots qu'il avait pu prononcé lui était ressorti de la bouche de ses victimes décomposés. Regardant le sol, Harry se laissa envahir par ces abominables souvenirs. Redressant ensuite son visage vers le sol, il s'ébroua la figure. Non, il ne se laisserait pas abattre. David était là, et Harry souhaitait être le meilleur amour pour lui. Il voulait être l'homme le plus gentil, le plus adorable, celui qui savait le mieux faire l'amour, qui savait le mieux cuisiné, qui savait le mieux le masser après qu'il ait passé une rude journée, celui qui saurait le réconforter. Il ferait tout pour être cet homme nouveau et se faire pardonner de ses actes. Se retournant vers David, il prit les épaules de celui-ci et le pencha vers l'eau avec un sourire coquin:

- Ou alors on pourrait faire des petites galipettes dans l'eau, tu en penses quoi ?

Harry eut un grand éclat de rire et le redressa alors pour qu'il soit à nouveau correctement installer. Il épousseta ses épaules pour remettre ses vêtements correctement et l'embrassa sur la joue. Qu'est-ce qu'il pouvait être amoureux de ce visage.

- Bien sûr, je plaisante...l'eau est trop froide, et je ne veux pas que tu attrapes un mal.

David finit de manger le peu qu’il avait envie de manger, sentant les doux rayons de Soleil sur sa nuque, perdu dans ses pensées sombres. Il avait comme la désagréable impression d’être possédé, hanté, par son propre passé. Il était las de tout ceci. Las de ne pouvoir offrir à Harry un sourire purement sincèrement, réellement heureux. Mais il n’y parvenait pas. Le vétérinaire avait sûrement constaté que ses yeux cernés étaient constamment humides, comme s’il était toujours au bord des larmes. Il était usé de ses souvenirs douloureux, sanglants et violents qui ne cesser de se ressasser dans sa cervelle. Il avait envie de dormir. De s’endormir dans les bras d’Harry. Pas d’expériences, pas de jeux avec les animaux (ils avaient déjà fait ceci toute la matinée), juste eux deux et le Soleil… Peut-être que cela ferait fuir ses vieux démons qui semblaient prendre un malin plaisir à le tourmenter sans arrêt. Surtout depuis que Jonathan avait failli y passer. Enfin… Son corps. Il ne restait plus grand-chose du Jonathan qu’il avait connu. Et là encore, c’était de sa faute, d’une certaine façon. S’il n’avait pas embrassé Kathleen, rien de tout ce qu’il s’était passé ne serait arrivé. Machinalement, il passa une main sur l’endroit de son torse où était gravée la croix que lui avait laissé son aîné.

Harry l’embrassa sur la tempe et cela lui permit de lui faire dessiner l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Il en oublia de lui répondre d’ailleurs, ne faisant pas attention aux questions de son chéri qu’il laissa en suspens. Il culpabilisait juste de ne pouvoir être celui qu’il aurait réellement attendu, celui qu’il méritait. David était de nouveau pris dans un cercle vicieux autodestructeur, se flagellant lui-même mentalement. Et c’était plus fort que lui. Il ne parvenait tout simplement pas à penser à autre chose. Les fantômes continuaient à danser devant ses yeux et à murmurer au creux de son oreille. Combien de temps fallait-il pour qu’Harry rejoigne leurs rangs ? Ou plutôt qu’il les retrouve ? Car oui, le visage et la voix du vétérinaire l’avait longuement hanté pendant un temps, pour changer. Il ne lui fallait pas grand-chose pour être sujet aux hallucinations de toute façon. Mais son chéri l’arracha alors de ses pensées sans prévenir. Il sentit ses grandes mains et ses longs doigts sur ses épaules qui pouvaient donner une sensation de fragilité même si elles n’étaient pas si frêles que cela. Machinalement, il posa ses mains sur les avant-bras d’Harry et se laissa guider avec inquiétude jusqu’à la fontaine sur laquelle il s’appuya par réflexe quand son supérieur le fit courber légèrement en arrière.

Des galipettes ? Dans l’eau ? Non pas que l’idée le révulsait mais… Harry termina ses pensées en disant que l’eau était froide. David ne put s’empêcher de ressentir un certain soulagement. Il n’avait aucune envie de faire des galipettes et encore moins de tenter des choses fantaisistes. Il sourit avec un léger air amusé cependant à son chéri. Toujours muet, il regarda un instant son torse avant de venir se blottir avec tout son amour contre lui. Si, il y avait bien une chose qu’il désirait finalement : faire taire ces voix dans sa tête. Il s’accrocha alors à Harry comme s’il était sa bouée de sauvetage. Il était en train de couler, et juste dans sa tête. Les voix se faisaient de plus en plus stridentes et même persistantes et audibles. Il se demandait pourquoi Harry ne l’avait pas encore fui, même s’il ne lui avait jamais parlé de ces cauchemars éveillés qu’il faisait quotidiennement depuis quelques semaines. Il n’osait pas non plus prendre sa tête entre les mains afin de ne pas paraître suspect. Il continua donc de serrer son amour, aussi fort que ses pauvres forces lui permettaient, avant de dire d’une voix éteinte :

- Fais-ce que tu veux mon amour… Je te suivrai là où tu iras…

Il marqua une petite pause, fermant les yeux et posant la tête sur son torse, entendant par la même occasion son cœur battre. Il n’y avait pas de bruit plus rassurant que d’entendre le cœur de son aimé tambourinait dans sa poitrine. Cela montrait qu’il était bien là, bien vivant. Il sourit tristement.

- Je suis désolé de ne pas être aussi exemplaire que tu le mériterais… J’essaye mais je n’ai pas l’impression d’y arriver malgré tout…

Harry serrait toujours son tendre aimé dans ses bras, sentant son cœur battre contre le sien. A travers la voix presque éteinte de David, le sourire du vétérinaire baissa doucement. Comme s'il n'était pas si heureux que ça d'être à ses côtés. Il aurait pu être facile à Harry de perdre espoir par ce simple constat. Mais il avait travaillé trop longtemps durant cette nuit pour reculer. Il lui fallait une réponse qu'il ne pouvait imaginer autrement que positive. Alors, Harry se dit tout simplement qu'il avait peut-être mal dormi. Peut-être même avait-il fait trop de bruit durant la nuit pour permettre à son cher amour de bien dormir ? Mais ce n'était que spéculation. Cependant, face à aussi peur d’interactivité de David, que pouvait-il faire ? Quel idée trouver afin de faire passer le temps sans travailler ? Harry fit une moue et se contenta de caresser les cheveux de David, songeur. Quand celui-ci lança qu'il n'était pas le plus exemplaire des petits-amis, Harry tapota sa tête.

- "Mais tu es très bien comme tu es...je t'aime comme ça..."

Il ne semblait rien y avoir à faire pour rendre le sourire à David. Harry poussa un long soupir tout en continuant de prodiguer la chaleur de son amour au corps presque glacé du sien. Rien d'autre qu'un silence de plomb durant lequel ils savourèrent le bruit du vent dans les plantes de la Serre, ainsi que le glouglou de la fontaine sur laquelle ils étaient assis. Ils pourraient tout simplement rester assis ici toute la journée à attendre l'heure fatidique. Harry ne savait pas réellement quoi faire de plus que tout ce qu'il faisait. D'une main qu'il mit dans l'eau pour savourer sa fraîcheur, il passa un doigt trempé sur le nez du jeune homme.

- "Souris-moi un peu, s'il te plait..."

Demanda-t-il un peu avec tout le désespoir de l'univers. Il n'aimait pas voir l'homme au centre de sa vie être triste. Surtout qu'il avait fait un beau pique-nique pour lui et tout. Pourquoi n'appréciait-il juste pas le moment présent ? Il n'y avait qu'eux ici. Qu'Harry Downcry et David Williams, tout seul dans un parc immense, assis sur une fontaine après un bon repas. Oui, leurs passées étaient sombres, mais ils l'avaient tout deux surmontés ! Harry songeait en plus être bien plus fautif durant sa vie que David. Quant bien même il fut une figure phare de crimes atroces. Le vétérinaire songeait avoir été le plus horrible au cours de sa vie. Il avait tué et torturé tellement de personnes, dont il ne ne souvenait même pas des visages. De simples personnages non joueurs qui n'avaient aucune chance face à lui. Mais il ne voulait pas penser à cela. Il ne voulait que penser à David. Qu'à son cœur.

- "Aller...dis-moi, tu veux que j'aille te recueillir des fleurs ? Que je te cuisine quelque chose en particulier ? Qu'on aille jouer  encore avec ton chat ? A moins que tu ne veuilles qu'on travaille jusqu'à ce soir, on peut le faire aussi..."

Mais il n'avait aucune envie de travailler. Aussi se leva-t-il et lui intima de se taire en posant un doigt sur ses lèvres. Il savait quoi faire. C'était peut-être stupide. Mais il devait tenter. Aller chercher cet objet dans son débarras, qu'il avait récupérer la nuit même dans le grenier. Harry n'était même pas certain qu'il fonctionne, mais tant pis. Aussi prit-il la main de David et l'emmena dans leur laboratoire. Le vétérinaire fit s'asseoir David sur un tabouret non loin et prit le gramophone se trouvant dans un placard à débarras. Le posant sur la table d'opération, il le fit fonctionner sans trop  de mal. Voilà qui lui enlevait une épine du pied. Cela aurait été un incroyable fail si jamais il n'avait pas marcher. Et ils seraient revenus au point de départ. Très mauvaise idée. La musique emplissant l'endroit, il se pencha vers son amour et lui tendit une main.

- "Mon cher et tendre...lumière de ma vie, voulez-vous m'accorder cette danse ? Ce n'est qu'un modeste gramophone et sa musique n'est guère réjouissante, mais mon cœur l'est bien trop."

Il eut un petit rire, bien trop fier de lui-même tandis qu'il attendit un sourire de la part de son amour, une preuve d'un possible bonheur dans son âme