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Sujet: Re: La Goutte d'Eau. [ Strathearn & Daugherty ] [Fini] Dim 3 Aoû - 0:00
La Goutte d'Eau.
Erwan avait décidé de vagabonder dans le Manoir. Cela faisait plus de deux heures qu’il s’était retranché dans son laboratoire et il en avait déjà eu assez. Il était donc remontait au rez-de-chaussée et se trouvait désormais dans le hall d’entrée. Il ne sut trop où il voulait aller. Trouver un Amnésique pour lui faire un peu peur et jouer avec lui ? Par jouer, il entendant l’entourlouper. Non, il ne jouait pas comme la plupart de ses confrères ici qui prenait un malin plaisir à torturer leurs victimes. Erwan les dérangeait psychologiquement, mais il ne leur faisait jamais vraiment de mal ni ne leur laissait des séquelles. C’était bien la dernière chose que ces pauvres bougres méritaient… Il venait de sortir des sous-sols et entreprit de traverser le hall pour monter aux étages supérieurs. Il avançait d’un pas nonchalant, les mains dans sa blouse d’un blanc impeccable. Après tout, elle ne servait jamais vu qu’il ne pratiquait aucune expérience sur ses « cobayes ». Mais s’il voulait se faire passer pour quelque chose d’autre qu’un Scientifique, il devrait laisser sa blouse quelque part dans le coin, caché aux yeux fouineurs pour la récupérer plus tard. Alors qu’il cherchait une cachette, il s’arrêta alors devant la porte d’entrée. L’imposante porte d’entrée. Toujours les mains dans les poches, il leva la tête pour essayer d’évaluer la hauteur de cette folie. Rockwood voyait les choses en grand. Et cela se montrait même avec la première chose que vous voyez du Manoir : sa porte d’entrée. Porte que tous ici aspirent à passer dans l’autre sens. Erwan aimerait bien avoir un rayon de Soleil sur son visage autre que dans la cour du château.
Il soupira tristement avant qu’une main ne se pose sur son épaule et le fasse violemment sursauter. Il se retourna vivement pour voir son agresseur et vit un homme bien plus grand et un peu plus jeune que lui le regarder. Son reflet ? Dans un miroir ? Qu’est-ce que c’étaient encore que ces conneries ? Erwan regarda l’inconnu d’un air méfiant. Qui était-il ? Un fou ou un Gardien ? Ou peut-être autre chose. En tout cas, Erwan était pratiquement sûr qu’il n’était pas un Scientifique. Il connaissait à peu près tous ces collègues de vue et ce visage ne lui disait absolument rien. Tout ceci ne lui disait rien qui vaille. Il regarda brièvement la silhouette du miroir avant de plonger son regard dans celui de son interlocuteur, un grand sourire aux lèvres.
- Je suis navré mais je ne suis pas vraiment intéressé. Après tout, cela fait plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour certains, que nous sommes bloqués ici. Je pense que personne n’est agréable à regarder, aussi bon que soit votre miroir. Et de toute façon, je ne veux pas me voir, ça fait quarante ans que je le fais, je pense que je sais à quoi je ressemble. Mais merci de la proposition, monsieur.
Il lui sourit une dernière fois et lui tourna doucement le dos pour se remettre à regarder la porte. Il ne savait pas si l’ignorer était une bonne chose mais il n’en avait que faire. Et oui, il savait à quoi il ressemblait. Surtout depuis que tous lui trouvaient un air de ressemblance frappante avec un hérisson. Depuis que Downcry lui avait refait les oreilles. Il soupira très brièvement et tourna légèrement la tête pour voir du coup de l’œil si l’homme était parti ou pas. Il espérait juste qu’il ne fasse pas partie de ces Déments instables capables de devenir de véritables fous furieux à la moindre contrariété. Ceux-là étaient peut-être les seuls qui lui faisaient vraiment peur dans ce Manoir.
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Sujet: Re: La Goutte d'Eau. [ Strathearn & Daugherty ] [Fini] Dim 3 Aoû - 12:52
La Goutte d'Eau.
Les pas de l’homme s’approchèrent de lui et il put désormais le voir à ses côtés. Erwan retint un soupir désespéré et agacé. Cet inconnu ne pouvait-il pas tout simplement le laisser tranquille ? Qu’avait-il, à absolument vouloir qu’il regarde dans son foutu miroir (qui n’était même pas beau, à son goût, d’ailleurs). Il le prenait pour quoi exactement ? Une gamine de la cour qui n’aspire qu’à se faire belle pour son futur prince charmant. Il n’était pas dans un conte pour enfants, enfin ! Et puis, est-ce qu’Erwan avait vraiment l’air d’être quelqu’un qui se souciait de son apparence ? Il ne s’était pas coupé les cheveux depuis qu’il était ici par totale négligence et grande flemme. De plus, il voulait cacher ses oreilles pointues. Preuve qu’il se souciait un minimum de son apparence… Mais raison de plus pour ne pas regarder son reflet. Il n’avait pas envie de voir ses foutues pointes que Downcry lui avait greffées de force et contre son gré. Erwan soupira quand l’inconnu insista. Comment ça, personne ne peut échapper à soi-même ? Il ne voulait pas regarder dans ce foutu miroir, il ne le ferait pas, point final. La tête légèrement penchée, son regard consterné et agacé regardait fixement la porte devant lui. Puis, il soupira une nouvelle fois et se prit l’arrête de son nez entre deux doigts.
- Mais bon Dieu, qu’est-ce donc que vous ne comprenez pas dans « non » ? Je ne veux pas regarder mon reflet pour l’instant, merci ! Et si ça peut vous rassurer, j’en ai aussi dans mon laboratoire, donc je ne vois vraiment pas l’utilité de regarder dans le vôtre !
Même la voix de l’inconnu ne lui plaisait pas. Elle était grave, malsaine. Erwan sentait que l’homme était louche et celui lui donnait encore moins envie de parler avec lui. Ce type devait être sans aucun doute possible un dément. Le Scientifique pensa alors à quelque chose. Et si, ce Dément devenait agressif quand on ne voulait pas regarder dans son miroir…? Ses yeux tombèrent sur la main de l’inconnu qui jouait avec une sorte de poudre bleue. Qu’est-ce que c’était encore que ce bordel…? Il voulait juste jouer avec un Amnésique, pas se faire agresser par le plus fou d’entre eux ! Et le voilà qui redisait qu’en regardant dans ledit miroir, on en apprendrait plus sur nous-mêmes… Cet homme le prenait vraiment pour un con. S’apprendre de lui-même, c’était la meilleure. Il n’avait pas besoin de connaître quelque chose de plus sur lui, il savait parfaitement ce qu’il faisait et pourquoi il le faisait. Il se connaissait suffisamment pour pouvoir prétendre ne plus rien à avoir à découvrir. De toute façon, ce genre de charabia psychologique ne l’avait jamais vraiment intéressé. Il soupira une nouvelle fois et repoussa d’un geste nerveux, comme quand on repousse un insecte qui nous tourne autour, le miroir qui ne s’était trouvé qu’à quelques centimètres de son visage, tout en faisant quelques pas en arrière, trébuchant sur le pied de l’inconnu, faisant secouer la main de celui-ci qui tenait la poudre.
- Vous êtes vraiment et particulièrement agaçant, mon cher. Laissez-moi tranquille et allez embêter quelqu’un d’autre avec vos conneries.
Il remit les pans de sa blouse en ordre pour essayer de se donner un petit air supérieur. Il lui lança un regard plutôt noir tandis que s’il renifla rapidement et nerveusement. Il tourna ensuite les talons et se dirigea vers le sous-sol. Cette rencontre ne lui avait même pas donné envie de continuer son vagabondage. Erwan détestait être abordé comme ceci. Cet homme était juste un parasite comme il y en avait partout. Il pensait principalement aux vendeurs d’ustensiles qui ne marchent que quelques jours, des religieux fanatiques et autres nuisibles. Erwan les détestait. Et il n’allait sûrement pas apprécier cet homme s’il continuait à le harceler avec son stupide miroir.
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Sujet: Re: La Goutte d'Eau. [ Strathearn & Daugherty ] [Fini] Ven 15 Aoû - 13:41
La Goutte d'Eau.
Erwan entendit l’autre rouspéter pour sa poudre et il ne put s’empêcher de soupirer légèrement. Qu’est-ce qu’il en avait à faire de sa poudre de perlimpinpin ? Dans le pire des cas, il pouvait toujours la ramasser par terre, elle n’était pas non plus tombée dans un trou ou dans du feu. Elle était parfaitement utilisable encore, quelque soit son usage. Et puis, il n’avait pas fait exprès de la faire tomber. C’était lui qui lui cassait les pieds avec son foutu miroir (qui n’était pas beau d’ailleurs) alors, oui, il voulait s’en aller et il n’avait pas vu la main, dommage. Fin de l’histoire. L’inconnu lança une insulte à l’égard des Scientifiques. Les lèvres pincées, le regard fixant un coin de mur quelconque, il entendit les pas de l’homme se rapprocher pour lui faire face à nouveau. Il lui mit encore une fois l’hideux miroir devant le museau mais ses yeux fixaient avec férocité et mépris ceux du harceleur. Et il reprit la parole, commençant à lui donner des autres et à essayer d’affirmer ce qu’Erwan désirait. Ceci parvint à arracher un sourire à ce dernier tout en baissant les yeux et en secouant la tête de droite à gauche. Les bras croisés et avec un léger rire, il releva son regard vers l’homme. Son sourire disparut.
- Je ne veux pas regarder dans votre foutu miroir ! Je n’ai rien à apprendre sur moi-même !
Mais au moment où il finissait sa phrase, l’inconnu lui lança sa maudite poudre bleue. Et ce dégourdi réussit à la lui envoyer dans les yeux. Ceux-ci devenant irrités, Erwan se baissa rapidement comme si l’attraction terrestre ferait tomber les grains de ses yeux. Dans un grognement de douleur, il se frotta doucement les yeux. Bien évidemment, il n’y avait pas d’eau autour pour se les rincer et enlever cette douleur atroce de ses yeux. Les paumières closes avec force, il continuait de se les frotter avec douceur (mine de rien), sans que cela soit bien efficace.
- Mais ça va pas ?! Vous êtes complètement malade ! Faut vous faire enfermer !
La douleur commençait à passer légèrement comme si les grains fondaient. C’était extrêmement désagréable mais ses yeux ne lui firent plus mal. En revanche, sa tête commença à lui tourner légèrement et il fut pris d’une nausée. Il releva la tête en soupirant, se sentant bizarre et assez mal. Il regarda l’inconnu dans les yeux une dernière fois avant de dire sur un ton dur :
- Vous avez intérêt à me laisser tranquille après.
Et il regarda la partie réfléchissante du miroir. Il y vit son propre reflet. Ses yeux rougis et larmoyants à cause de la poudre. Mais c’est alors que son image commença à paraître plus jeune jusqu’à avoir son visage de ses dix-sept ans. Soit c’était l’humidité de ses yeux qui déformaient ce qu’il voyait, soit l’homme l’avait drogué. En tout cas, intrigué, il continua de le regarder avec impassibilité. Son reflet lui sourit alors et le regarda de haut, comme pour lui reprocher quelque chose. Il savait parfaitement ce qu’il avait fait quand il avait l’âge de son image dans le miroir. Son frère, sa belle-sœur, l’école… Il avait créé un joyeux mais funeste chaos autour de lui. Il avait trahi son aîné pour éviter d’aller en prison aussi. Maintenant, il était sûrement mort (enfin, sachant qu’il n’était pas encore né à l’époque où Erwan se trouvait…) ou alors, devenu complètement fou à cause de l’enfermement à perpétuité. Et Maria. Son unique amour. Morte trop jeune avant d’avoir pu revoir son mari et de voir son fils. Erwan avait foutu en l’air la vie des trois personnes les plus chères pour lui. Son frère, sa belle-sœur et son fils-neveu. Il ne saurait jamais comment l’appeler, celui-là. Perdu lui aussi dans le Manoir… Oh il se détestait pour ce qu’il avait à sa famille... Et il se haïrait toute sa vie. Et pourtant, ce n’est pas pour ça qu’il arrêtait de se comporter comme le gros lâche qu’il était. Tous les moyens étaient bons pour sauver sa peau, quitte à laisser celles des autres derrière. Il était… immonde et égoïste. Ne cherchant toujours qu’à s’amuser, il se foutait bien de ce que pensaient les autres après avoir été humiliés. Car même si ce n’était jamais quelque chose de bien méchant qu’il faisait, il ne songeait absolument pas que cela puisse blesser l’orgueil des autres. Mais il s’en moquait. Il était un lâche doublé de la plus parfaite des ordures.
Ses poings se serrèrent ainsi que ses dents. Il inspira profondément et releva fièrement le menton. Il savait ce qu’il était. Il l’avait toujours su et continuait de vivre avec. Parce qu’il n’était qu’un sale égoïste de merde qui continuait de s’amuser, ne regardant jamais derrière lui. Il soupira. Il fallait qu’il se sorte cela de la tête. Tout de suite. Il ne voulait plus y penser. Lâche. Sa tête pivota légèrement sur la gauche, comme si les mauvaises pensées aller sortir de son oreille, attirées par la gravité de la Terre. Bien évidemment il n’en fut rien et les mots « lâche » et « connard » continuaient de tourner en boucle dans son crâne comme une mauvaise chanson. Il ferma les yeux et chercha à faire le vide, fourrant ses mains au plus profond des poches de sa blouse blanche. Il soupira. Ressorti une main pour se la passer sous le bas du visage. Il tapota nerveusement du pied avant de souffler encore une fois pour se calmer, se détendre. Il repensant à l’homme en face de lui qui devait se délecter de sa nervosité. Autant ne pas perdre la face. Il braqua brusquement son regard dans ses yeux clairs avant de dire d’un ton agacé.
- Vous êtes content ? J’ai regardé dans votre miroir et je n’y ai vu que mon reflet.
Il eut un sourire hypocrite rendu presque malsain par sa nervosité. Il inspira légèrement avant d’attendre une ou deux secondes avant de dire d’une voix aiguë :
- Puis-je savoir votre nom, s’il vous plaît ? J’ai fait ce que vous me demandiez, à mon tour maintenant.
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Sujet: Re: La Goutte d'Eau. [ Strathearn & Daugherty ] [Fini] Sam 16 Aoû - 13:55
La Goutte d'Eau.
Erwan fut plutôt surpris quand l’homme le félicita. Il arqua donc un sourcil. Il se connaissait bien ? Comment ça ? Comment l’inconnu pouvait-il savoir cela ? Il n’avait fait que regarder dans le miroir… Avec un air de méfiance sur le visage, il serra avec précaution la main, comme si elle était tendue pour lui tendre un piège. Ses yeux le piquaient toujours un peu à cause de la poudre, les rendant toujours larmoyants. Pourtant, ils fixaient toujours avec attention ceux de l’homme en face qui finit par s’excuser d’avoir douté de lui. Erwan ne comprenait plus. Il avait passé un test ou quelque chose dans le genre à son insu ? Il avait résisté à sa drogue ou quoi ? Puis, il dit son nom. Hamish of Strathearn… Le nom de famille lui était vaguement familier. Il le regarda quelques secondes avec insistance, cherchant au plus profond de sa mémoire la familiarité de Strathearn. Car contrairement au 75% des habitants de ce Manoir, il avait une excellente mémoire. Certes, cela venait du fait qu’il n’avait pas bu l’Amnesia et qu’il avait toujours eu une mémoire d’éléphant, mais il n’allait pas cracher là-dessus. Et une excellente mémoire n’est pas toujours pratique quand on veut oublier des choses compromettantes… Comme celles que venaient de lui rappeler Hamish. Comment était-il au courant de ça d’ailleurs ? Ces évènements se passaient dans un futur où il serait déjà mort. Et s’il lui disait ça, il passerait pour un fou. Enfin bref, l’homme savait des choses qu’il n’aurait pas dû savoir. Il baissa ses yeux qui devenaient plus larmoyants encore mais ce n’était pas à cause de la poudre cette fois-ci. Ses lèvres se pincèrent. Les trois visages de ceux qu’il avait tant aimé et qu’il avait pourtant détruit flottaient inlassablement dans sa tête. Traître. Lâche. Connard. Salaud. Menteur. Égoïste. Détestable.
Il tenta de chasser ces idées en relevant le regard et essaya de reporter son attention sur Hamish. Strathearn. Victoria. La Reine et le mari. La famille royale. D’une façon ou d’une autre, cet homme était relié à la famille royale d’Angleterre de l’époque. Erwan eut un rire nerveux. Ce type devait péter plus haut que son cul. Dans sa façon de se tenir, de parler, de faire son caca nerveux quand on lui refusait quelque chose. Cet homme était une caricature vivante. Le sourire d’Erwan s’agrandit tandis qu’il n’avait pas cessé de ricaner.
- Strathearn, hein ? La famille royale ? C'est ça... Et moi je suis John Watson, peut-être, hein ?
Il rit un peu plus franchement en se souvenant qu’à l’époque, les œuvres de Sir Arthur Conan Doyle n’était sûrement pas connues, ni même écrites. Son sourire s’effaça un peu. Si ce type faisait partie de la noblesse, qu’est-ce qu’il foutait à moisir ici ? De plus, Rockwood étant un Lord, les deux avaient probablement un lien. Il doutait fortement qu’un Prince ou un Duc, enfin, quelqu’un de haut-placé, dont une goutte de sang valait sûrement plus que la vie d’un amnésique, soit un Gardien ou Amnésique, justement. Non, ce type était très probablement une Brute. Erwan s’étonna alors. Il avait renvoyé chier une Brute ? Enfin bon, il n’avait pas l’air plus insulté que cela donc on va laisser passer et rien dire. Il soupira encore. Que Diable faisait-il donc ici ? S’amuser avec Rockwood à pourchasser de pauvres innocents afin de s’esclaffer bruyamment comme des hyènes afin que leurs rires malsains couvrent les cris de douleurs des victimes qu’ils égorgeaient comme des porcs ? Faire le guignol avec un miroir et balançant sa poudre magique dans les yeux d’autrui. Le XXème siècle approchant, il y avait sûrement autre chose à faire que de faire le pitre. Enfin, il pouvait parler lui, mais il n’avait pas du sang royal dans les veines. Il n’avait pas les moyens d’accomplir de grandes choses comme l’énergumène devant lui. Il se pinça l’arête du nez en soupirant une nouvelle fois avant de s’écrier un peu trop fortement et d’une voix aiguë :
- Vous ne pensez que vous avez mieux à faire ? Il y a des gens qui meurent ici ! Et de parfaits innocents ! Vous êtes probablement une Brute, c’est même certain ! Et de la famille royale ! Vous ne pouvez pas bouger votre cul de bourge pour empêcher ce massacre !? Au lieu de faire chier les gens avec votre stupide miroir et de vous acharner sur des inconnus ! Je ne vous ai rien fait, je ne vous connais pas et j’ignore parfaitement comment vous avez pu savoir ça sur moi, mais vous n’avez pas à le savoir en tout cas ! Ça ne regarde moi et que moi uniquement ! Allez faire quelque chose de votre vie putain !
Il fit un demi-tour nerveux, lançant un bras en arrière avant de se tourner de nouveau vers Hamish. Il allait craquer. Il n’en pouvait plus de faire l’ignorant. Il se devait de dire ce qu’il connaissait. Quitte pour être pris pour un fou. C’était plus fort que lui et de toute façon, il était en colère, sur les nerfs, à bout.
- Des gens vont mourir ! Des millions de gens ! Des femmes, des enfants, des vieux ! Et tout ça en moins de 50 ans ! Oui, monsieur, le XXème siècle sera sanglant ! Alors sortez de là et allez empêcher cette merde d’arriver ! Rendez-vous utile au lieu de faire de la merde !
Le dos légèrement voûté comme pour hérisser un quelconque poil (ou piquant vu que tout le monde s’amusait à le comparer à un hérisson), il le regarda furieusement, le souffle court. Ses paupières battaient assez vite, trahissant sa rage mais essayant de dissimuler les larmes qui étaient toujours là. Dommage qu’il n’eut pas un baril ou une chaise pour donner un coup de pied dedans, ça l’aurait soulagé grandement. Cependant, il ne bougea pas, se rendant compte qu’il avait vraiment tout balancé. Il continua de regarder l’homme sans rien dire. Qu’est-ce qu’il aurait donné pour savoir ce qu’il pensait… Ou être ailleurs. Dans son laboratoire. Et dormir. Ne plus penser à rien. Ne plus penser du tout.
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Sujet: Re: La Goutte d'Eau. [ Strathearn & Daugherty ] [Fini] Dim 17 Aoû - 11:48
La Goutte d'Eau.
Hamish dit qu’il n’avait pas eu le choix d’être ici. Qu’il faisait ça pour se protéger de sa famille où il ne savait quelle autre baliverne. Et voilà qu’il continuait de déballer sa vie comme s’il avait toujours été avec lui tout le temps, depuis sa naissance. Ce qui était vraiment impossible. Erwan le regarda d’un œil meurtrier, s’étant immobilisé parfaitement. Ses poings étaient serrés et il avait un léger sourire comme s’il prenait ça à la légère. Mais là, en réalité, il n’avait qu’une chose de le frapper. Le visage de son frère flotta dans sa tête et son regard sembla lui dire que pour une fois, il allait se comporter comme un homme. Il fit basculer nerveusement et lentement sa tête sur le côté avant de reporter son attention sur l’homme qui n’en avait pas fini. Et il ne cessait de répéter qu’être Brute pouvait lui permettre de rester en vie, qu’il n’avait pas le choix, etc. Erwan serra les poings. Il sentait la rage montait tout le long de son bras pour venir lui titiller la conscience. Le gêner psychologiquement. Que devait-il faire ? Le frapper ? Rester calme ? Non, il ne pouvait pas rester calme, il ne l’était déjà plus. Cet idiot et sa stupidité le tapait déjà trop sur les nerfs rien qu’en le voyant. Un sourire mauvais apparu sur son visage. S’il insupportait ainsi tous les gens qu’il rencontrait, il ne devait pas avoir beaucoup d’amis. Tout comme toi, Erwan. Tu es exactement dans le même cas que lui, à casser les pieds des gens qui t’entourent, quitte à saccager leur vie. Il respira profondément bien qu’il soit à bout. Il ne laissa pas Hamish finir de prononcer le mot traître qu’il s’écria violemment, d’une voix forte qui résonna dans tout le hall d’entrée :
- Si vous n’avez pas le choix, alors pourquoi vous continuez de faire chier les prisonniers ! Et ne me dites pas que ça ne tient pas qu’à vous parce que c’est parfaitement faux ! Au lieu de faire chier les gens, aidez-les à sortir ! De plus, vous n’aurez pas peur de vous faire surprendre par une Brute, vous en êtes une ! Depuis que je suis ici, je n’ai tué personne, n’ai ouvert personne et ça, je l’ai choisi ! Peut-être pas d’être le Manoir mais j’ai choisi d’aider les gens qui s’y trouvaient ! Je prends des risques, c’est vous le lâche, pauvre con !
Erwan poussa un cri de rage rauque à la fin de sa phrase et frappa l’air violemment. Au moins, là, il n’avait fait de mal à personne même s’il s’étonna d’être légèrement déçu que son poing n’ait trouvé aucun obstacle sur sa route. Il tourna le dos à Hamish en tapotant le sol de son pied, essayant de canaliser l’énergie agressive en lui. Il se pinça le nez et repensa à tout ce que l’homme savait sur lui. Il n’était pas censé savoir tout cela. Certes, il ne semblait pas en connaître les détails mais même. Personne d’autre que lui et son frère ne savait qu’il avait trahi ce dernier. Et personne d’autre ne devait le savoir.
- Qu’est-ce que ça peut vous foutre de toute façon, ce que j’ai fait dans ma vie ou pas ? Et en quoi ça vous regarde ? Je ne vous ai pas fait de tort aux dernières nouvelles alors foutez-moi la paix ! C’est ma vie et elle ne regarde que moi et pas le dernier glandu de la famille royale qui croit qu’il peut tout se permettre parce que c’est une Brute royale !
Il s’était retourné pour lui faire face lors de sa dernière phrase. Son sourire mauvais était réapparu sur ses lèvres fines et ses yeux se posèrent sur l’endroit où se trouvait le miroir rangé qu’il désigna du menton.
- Et si vous regardiez dedans, hein ? Je l’ai fait, pourquoi pas vous ? C’est juste un miroir après tout et vous allez apprendre à vous connaître !
Il se redressa et son visage afficha plus calme mais parfaitement ironique.
- J’ai aussi envie de vous connaître, vous savez. Parce que je me connais déjà suffisamment apparemment autant que je commence à essayer de connaître les autres, vous ne pensez pas ? Et vous, connaissez-vous vous-même avant de regarder chez les autres. Allez ! Regardez dans votre miroir.