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Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel

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Jake S. Walker
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MessageSujet: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeJeu 19 Déc - 21:13




















Voilà des jours et des heures, des nuits et des minutes que j'arpente ces inextricables corridors. Je me suis perdu un nombre incalculable de fois, ai parfois retrouvé mon chemin – pur hasard, et commence à connaître par cœur le rez-de-chaussée du manoir. Mais il n'y a rien ici, rien, rien, rien d'intéressant. J'ai erré, erré, erré, poignardé de l'intérieur par de noires migraines aux dents glauques. Pourtant, j'ai fini par mettre la main sur mon salut – le laudanum, un vieil ami, si j'en crois la lettre que je me suis écrite. J'ai bu deux fioles de cette ambroisie. Sur une période de... deux jours, peut-être. C'est probablement trop. Si seulement j'avais la moindre idée du dosage auquel l'on prescrit habituellement cette substance... En ce lieu clos, le seul indicateur possible consiste en mon degré de souffrance, et Dieu sait qu'il serait difficile de trouver moins objectif. Cela a au moins eu un mérite – je me sens tout à fait bien. Alors comme cela, il nous faudrait trouver messire Rockwood entre ces murs ? Eh bien, allons-y. Le premier étage m'attend. L'escalier grince régulièrement sous mes pas – étrange, si j'en juge la sensation de légèreté que me procure ma démarche. Une porte ouverte – le noir total. Hum. Partons. Je longe un corridor, bordé de fenêtres grillagées. Des fenêtres... Je m'approche et survole du regard les cimes résineuses qui s'offrent à mes yeux, éclairées par la lueur rosâtre – trop rose – du soleil matinal – non, vraiment, cette teinte ne me semble pas naturelle –, doucement agitées par un vent que j'imagine glacial. Cette vision ranime en moi la multitude de sentiments négatifs que j'essaie vaillamment de réprimer depuis l'instant terrible où l'on m'a forcé à admettre ma condition de prisonnier – et, pire, d'amnésique. Mélancolie. Nostalgie – émotion stupide, de quoi puis-je bien être nostalgique puisque mes souvenirs m'échappent ? Incompréhension. Je soupire et m'écarte des carreaux – à quoi bon rester ici, si je ne parviens qu'à me faire du mal ?

A peine ais-je parcouru quelques pas qu'une sorte de grognement sourd me parvient, faible, lointain, mais reconnaissable sans hésitation. Seigneur. Ces choses ne pourront-elles donc jamais se faire oublier ? Je presse le pas - inutile de me faire repérer. J'inspire – expire – respire profondément. Cette chose est loin. Pas la peine de paniquer – pas encore, du moins. Tandis que j'avance sans bruit sur la moquette écarlate du couloir qui tend, à quelques mètres, à se fondre dans l'obscurité, une plaque métallique accroche mon regard, éclair brillant dans les ténèbres. J'allume rapidement ma torche et la hausse à hauteur de mes yeux. Log... P... el... ? Ma pauvre vue d'humain, trop faible, ne me permet pas de lire à cette distance. Je m'approche à pas feutrés tandis que mes oreilles commencent à m'avertir du petit cliquètement offert à leur perception. Je frissonne, sans ralentir pour autant. Logements du Personnel ?... Oh, je vois.

Ce qui m'avertit finalement est une espèce de long halètement.
Les pas, lourds, dégénérés. La lanterne est éteinte de ma main tremblante. Seigneur. Seigneur. Pitié. Mon Dieu. Pitié. Pitié. Non.
Un coup d’œil terrifié par-dessus mon épaule gauche – il n'en faut pas plus pour me faire détaler. Une forme noire et mouvante, se dirigeant comme par à-coups vers mon insignifiante personne. Je refuse d'en voir plus, et m'engouffre sans réfléchir dans ce qui pourrait autant se révéler une voie de salut qu'une impasse. Tant pis, je cours le risque.

Toutes ces ténèbres... Je crois discerner le haut meuble dont le semblable m'a efficacement protégé lors de ma première confrontation avec ces créatures infernales. Je tente de l'ouvrir. Aucun effet. Je secoue la poignée alors que mon myocarde s'emballe dangereusement. Pourquoi diable ce vulgaire panneau de bois refuse-t-il de pivoter ? Reculant en tremblant, je me plaque contre le mur. Je suis fichu. Ce lieu ridicule n'est qu'une chambre, rien qu'une foutue chambre, et rien, rien, rien ne me protégera. Je vais mourir.

Terrassé par la simple idée de la suite des événements, je me recroqueville entre le sommier et la cloison – pas la place de me glisser sous le matelas. Je vais mourir. La chose s'approche toujours, je l'entends.

Elle est là. Ses pas ignobles sur le plancher. Je vais mourir.
Sa respiration traînante – je retiens la mienne.
Siffle-siffle-siffle – j'ai une bouilloire dans la tête.

Oh Dieu, je crois que je la vois.
Alors – alors c'est la fin.
Je ferme les yeux. Mon corps entier se crispe.
Il paraît que ce n'est qu'un long voyage...
Crédit par Kikino-sama et Ninie067 de Templactif



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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeJeu 13 Mar - 23:18




I knew we were trouble

Avec Erik & Elizabeth



Konrad avançait d’un pas rapide dans les couloirs sombres du manoir. Enfin, sombre… Cela dépendait d’où l’on se trouvait dans le manoir. A présent que l’allemand avait une certaine idée de ce qui se passait dans un manoir – qui n’était pas une maison de fous, mais la maison d’un fou – il se tenait plus sur ses gardes. Et il écoutait plus les conseils de ses amies, surtout de celle qu’il appelait affectueusement sa « Gretel », et qu’il aurait dû écouter dès le début. En effet, Elizabeth avait eu raison et, lui, dans toute la splendeur du mâle masculin viril et plein d’un égo aussi imposant que son tas de muscles non-négligeable, il n’avait tout d’abord pas voulu la croire. Et pourtant… Enfin. Ce qu’il avait encore du mal à comprendre, c’était pourquoi il était ici et, surtout, qu’avait-il voulu oublier pour s’effacer la mémoire ?... Etait-ce si « moche » qu’il avait osé tirer un trait sur sa famille ?

Il eut un léger soupire. Le couteau qu’il avait récupéré à son arrivée était caché dans sa manche, et la photo de sa femme et son enfant. Parfois, quand il se posait dans un coin pour tenter de dormir, il observait la photo et sentait sa gorge se serrer. Même le Generalleutnant pouvait avoir ses moments de faiblesses. Il se demandait comment ils allaient, et ce qui se passait au-dehors. S’il pourrait les revoir un jour. Mais, pire encore, dans ses moments de panique, il se demandait s’il avait vraiment une femme et un enfant, ou si ce n’était qu’une torture perverse du maître des lieux. Il avait horreur de croire cela. Il ne voulait pas que la seule chose qui le rattache à l’extérieur ne soit qu’une illusion.

Konrad ralentit le pas. Et voilà. Quand il y pense, ça ne lâche plus pendant un certain temps. Il se fait de longs monologues par la pensée, où se dispute avec lui-même – toujours par la pensée. Il soupire toutes les cinq secondes. Il entend à peine le bruit de pas qui s’éloigne de lui, mais cela suffit à lui faire relever la tête et tenter de chasser ses sombres pensées. Son cœur se serre soudainement d’appréhension, mais ses muscles ne se tétanisent pas. Il a appris le courage, il a appris à affronter la mort tout en apprenant en restant en vie ; cela coulait dans ses veines. Et si ce qui venait de détaler s’éloignait de lui, c’est qu’il n’était pas la proie de cette « chose ».

Il s’arrêta devant la porte entrouverte… Et, bordel, terriblement ténébreuse. Bon. N’entre pas, Konrad, sombre idiot. Tu es un idiot. Tu es un fucking idiot. Recule. Non, pourquoi tu es rentré ? Ok. Rien. Rien. Rien. Merde. Y’a un truc là-dedans. Non, pas là-dedans. A côt-… Konrad, qui avait sorti lentement son couteau de sa manche, ouvrit de grands yeux.

« Jake ? Jake, c’est bien vous ? » souffla Konrad en s’accroupissant doucement à côté de lui.




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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeSam 15 Mar - 20:06




















Elle est là, elle est là. Je l'entends. Je la sens. Mon inspiration se bloque en travers de ma gorge. Après tout... Puisque nous en sommes là. Je sais très bien qu'il est inutile de se battre. Ces choses-là ne vous le pardonnent pas. Alors... Je l'attend. Je sais que dans quelques instants, elle se précipitera vers moi aussi rapidement que sa démarche traînante le lui permet, impatiente de planter ses griffes odieuses entre mes côtes fragiles. Je vais mourir, sans le moindre adieu, et sans même savoir qui je suis. Eh bien, qu'elle me tue. Et vite. Peut-être l'au-delà sera-t-il plus accueillant que ce manoir sans nom.

Je l'entends s'approcher avec lenteur – et cela me surprend. Elle est près maintenant, tout près, mais l'impact ne viens pas. Qu'attends-tu donc ? Débarrasse-moi de mon existence. Qu'on en finisse. J'ouvre un œil, curieux dans ma terreur. Et ce que je vois me pousse à rabaisser les paupières de manière immédiate. Une forme sombre, juchée à ma hauteur, semble me dévisager. Mais je ne sais pas, je ne sais pas ce que c'est. Ce n'est même pas l'un de ces monstres – ceux-là ont une forme, eux, bien qu'elle ne soit pas naturelle. Mais cette chose n'a pas de forme. Elle n'a pas de contours. Elle oscille comme une ombre, enfle et s'étire de manière absurde. C'est un humanoïde, c'est un tigre, c'est un spectre, je ne sais pas, je ne sais plus.
Et elle se tient là. Sans bouger. L'angoisse me tétanise, et mon cœur maintient toujours ses battements chaotiques. Pitié, pitié, qu'elle m'achève ou qu'elle parte. Je n'en peux plus. La tension vrille mon corps de part en part et va faire éclater mes os. Elle... Oh, mon Dieu, est-ce qu'elle parle ? Cela ne se peut. Sont-ce des mots, des syllabes ? Ils sifflent à mes oreilles et je n'y entend rien. Arrêtez, arrêtez cela ! C'est insupportable ! Mon système nerveux n'a jamais été destiné à supporter ce genre de choses ! Je finis pas craquer, et, toujours recroquevillé derrière le sommier du lit qui ne me protège en réalité de rien, je finis par apostropher cette chose d'une voix hachée et pitoyable :

« Laissez-moi... Laissez-moi tranquille... Arrêtez, mais qu'êtes-vous ?... »


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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeJeu 20 Mar - 18:02




I knew we were trouble

Avec Erik & Elizabeth



Jake ne bouge pas, et Konrad a peur de s’être trompé. Lui non plus ne bouge pas. Il pourrait très bien s’être trompé. Peut-être était-ce un leurre, encore un bon acteur, l’un des sous-fifres du maître du jeu ? Comme l’allemand aveugle ? Pourtant, la peur qui transpirait de la forme sombre affalé devant lui semblait réelle. Mais n’avait-il pas eu la même impression, alors, et n’avait-il pas fait la sourde oreille face aux conseils de sa petite Gretel ? Mais Konrad avait changé. Il avait saisi le sens… Pardon, « compris » comment fonctionnait le manoir, dans une moindre mesure. Dans ce qui lui était accessible. Il faisait partie des proies, mais il était l’un des plus robuste, et entretenait sa forme. Ce manoir était un jeu, un jeu sadique d’un homme pervers. Voilà ce qu’il pensait. L’allemand s’accroupit doucement en rangeant son couteau – mais pas trop loin, au cas où il se serait bel et bien trompé, et fixa intensément l’ombre recroquevillée.
« Laissez-moi... Laissez-moi tranquille... Arrêtez, mais qu'êtes-vous ?... »


Konrad ne put s’empêcher de laisser un soupir de soulagement franchir la barrière de ses lèvres. Il s’agissait bien de Jake. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il finissait de ranger son arme blanche.

« C’est moi, Konrad. C’est juste Konrad. » murmura-t-il pour ne pas l’effrayer plus.

Sur ces paroles, il se releva et embrassa la pièce d’un coup d’œil, avant d’y avancer précautionneusement. L’ancien chef militaire trouva une bougie, qu’il réussit à allumer avec ce qu’il avait trouvé lors de ses escapades dans le manoir. De l’amadou, entre autre. Armé de sa petite lumière, il revint aux côtés de l’anglais pour lui prouver qu’il s’agissait bien de lui, allant même jusqu’à lui offrir un sourire rassurant. Pas de doute, si on avait été quelques années dans le futur, on aurait pu appeler Konrad « Le petit père de amnésique », sans le côté despote du futur « petit père des peuples », évidemment.






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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeVen 4 Avr - 22:20






















La voix – devrais-je dire les paroles ? – de la créature sonne toujours indistinctement à mes oreilles, comme étouffée par le capitonnage d'une de ces immondes cellules de confinement que l'on trouve au fond de sombres corridors, au sein de ces établissements dirigés par un quelconque aliéniste. Mais, parmi cette succession de sonorités troubles, un mot familier finit par atteindre mes tympans : quelque chose comme « Konrad ». Konrad ? Quoi, Konrad ? Je relève brusquement la tête, soudain empli d'espoir autant que d'effroi, mais je ne vois, à mon grand désarroi, qu'une ombre, ténébreuse, flottante, indéfinie. Ombre qui se déploie avant de s'éloigner. J'avale ma salive avec difficulté. Quelque chose ne va pas. Ce n'est pas ainsi qu'un monstre a pour habitude de se comporter. Je veux savoir. Je veux comprendre. Je veux parler à cette chose qui a mentionné le nom de cet allemand, rencontré par hasard dans ce foutu manoir. Tremblant encore de peur, je déplie mes jambes ankylosées et m'emploie à me relever, comptant sur l'appui du mur pour me soutenir. Un sifflement atroce me vrille alors le crâne, et je clos mes paupières quelques instants tout en serrant les dents. Lorsque je rouvre les yeux, ma main gauche crispée contre le papier peint aux motifs sobres, la flamme d'une bougie crée une oasis de chaleur et de lumière au milieu de la chambre sombre. Et cette chandelle est tenue par une main – une main humaine. La silhouette s'approche de moi. Ses contours sont toujours aussi indistincts, et je me raidis, dos au mur, près à détaler au moindre signe d'agressivité. Pourtant, peu à peu, au fur et à mesure que ses pas la guident vers moi, je commence à reconnaître ce que mon esprit n'identifiait jusque-là que comme une ombre. J'aperçois d'abord un sourire, une paire d'yeux clairs, puis une chevelure sur laquelle les reflets créés par la flamme de la bougie dessinent des mèches d'un blond doré. Je cligne plusieurs fois des yeux, littéralement sidéré. Bon sang, mais il s'agit réellement de...

« Konrad ! »

Je ne me suis jamais senti aussi soulagé, ni plus heureux – pour autant que je m'en souvienne. Alors que, quelques brèves minutes auparavant, je gisais sur le sol en gémissant sur ma mort prochaine, je me redresse brusquement et enserre de mes bras l'imposante carrure de mon Kamerad. Ma stature semble si frêle à côté de la sienne que le spectacle que nous offrons à cet instant doit sembler ridicule, mais quelle importance ? Je suis vivant – vivant ! – et ne peux me résoudre à quitter le contact réconfortant de mon compagnon de galère, lui que je pensais ne plus jamais revoir. Je me disais que, peut-être, il aurait fini par découvrir mon cadavre... Une présence pourrissante en guise d'adieu... Je frissonne. Mon Dieu. Dire que je voyais approcher mon trépas quand, en vérité, un ami venait à moi... Tous mes sens me confirmaient la course engagée par l'un de ces démons – brute, gardien, peu importe – après mon corps de pécheur. Que s'était-il donc passé ?... Pourquoi ?... Ma voix tremble encore légèrement lorsque je recouvre suffisamment mes moyens pour parler :

« Oh... Seigneur... J'ai cru que... Je-je voyais cette chose, je te le jure, je la voyais ! »


Et je le serre encore contre moi, comme il ne sied absolument pas à un homme, juste pour me prouver qu'il est bien là, que lui n'est pas issu de mon esprit, de cet espace en-dehors de la réalité qui, pour une raison qui m'échappe, rejoint parfois mon univers.





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Dernière édition par Jake S. Walker le Mar 17 Juin - 15:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeDim 20 Avr - 23:58




I knew we were trouble

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L’état de ce pauvre Jake n’était pas « beau » à voir. Il semblait pétrifié de peur, et… En pleine crise ? Crise de quoi, de nerf ? Ce manoir semblait rendre fou ses « habitants »… Car Konrad avait bien peur de ne plus pouvoir parler d’hôtes, à ce stade-là. Il s’accroupit doucement à hauteur de l’homme, un sourire bienveillant collé sur son visage. Lui-même s’employait à ne pas devenir fou… Mais il avait parfois de sérieux doute quand il voyait tout ce qui passait autour de lui – et quand il imaginait au travers des paroles des autres tout ce qu’il ne voyait pas. Lorsque l’anglais le reconnu enfin, l’Allemand eut un léger soupir de soulagement. Du moins, jusqu’à ce que le jeune homme se redresse brusquement pour enlacer Konrad… Enfin, enlacer jusqu’à étouffement si Jake avait été un peu plus costaud. Il retrouva son sourire en passant avec hésitation ses bras autour du petit corps frêle, en se disant qu’un câlin réconfortant ne pouvait pas faire de mal.« Oh... Seigneur... J'ai cru que... Je-je voyais cette chose, je te le jure, je la voyais ! »

Jake serra un peu plus Konrad, qui ne savait plus trop comment réagir. Non pas que cette étreinte le gêne réellement, mais plutôt… Pensant tactique, si une « vraie Chose » venait à leur foncer dessus, ils étaient dans de beaux draps. Empêtré dedans, comme un matin où les rayons du soleil percent à travers les volets et où, après avoir confortablement dormi mais encore un peu l’esprit chez Morphée, vous rester les jambes dans les draps au sortir du lit… Quelque chose qui, si ça vous arrive ici, signe votre arrêt de mort.

« Ne t’inquiètes pas, elle… Elle n’est pas là, c’était moi. » Il eut un moment d’hésitation, et finit par se racler la gorge ; « Par contre… Dans le cas où une « chose » viendrait par là… Est-ce que tu pourrais me lâcher… S’il te plaît ? »







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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeMar 17 Juin - 15:30






















Le... Le lâcher. Je... De quoi ?...

Je prends soudainement conscience de mes phalanges blanchies, crispées, quasiment agrippées aux côtes de l'homme auquel je fais face. Auquel je fais plus que face, à dire le vrai, puisque je le serre effectivement contre moins en une étreinte pour le moins désespérée. Lorsqu'il me le fait remarquer, je m'empourpre et m'écarte vivement de lui, évitant ses yeux que je suppose scrutateurs en dirigeant mes regards vers le sol poussiéreux. Les bras croisés contre ma poitrine, l'iris vitreux, le souffle apaisé mais le regard fuyant, je dois offrir un curieux spectacle à mon interlocuteur. Je parais probablement pitoyable. Je lève brièvement mes yeux en direction de Konrad, vers son impressionnante carrure, sa musculature plus que notable. De toute manière, à côté de lui, je serais toujours pitoyable. Comment pourrait-il en être autrement, étant donné la chair exsangue que je traîne à travers le manoir, montée sur des os de rat et des muscles tremblants. Faible de corps. Faible d'esprit, de même, si j'en crois ma très récente expérience. Confondre Konrad et l'une de ces brutes épaisses dont les délicieuses habitudes les poussent à nous courser, nous, pauvres amnésiques, à travers les corridors infinis de ce manoir ? Je grimace. Il me faut être vraiment stupide.

« D-Désolé. »

Toujours gêné par ma conduite lors des dernières minutes, je me résous à m'éloigner un peu et à m'atteler à l'investigation de cette pièce. Elle n'a rien de glorieux. Un lit. Une chaise. Une table. Une penderie. Peut-être trouverais-je une bougie, provisoire perceur de ténèbres ? La table subit rapidement l'assaut de mes yeux, puis de mes mains, mais rien d'intéressant ne vient récompenser ma peine. Rien que de la paperasse, et un encrier encore plein de son sang noirâtre. Je me redresse en soupirant. La tête me tourne un peu. Un sifflement, léger, s'insinue brièvement à travers mes tympans avant de disparaître.

Je pivote sur moi-même, pensant héler mon camarade, et – horreur. La chose est revenue. La silhouette de Konrad semble flotter, ses contours s'obscurcissent, je le sens se fondre, de même que les objets à proximité de lui, dans la noirceur et les ténèbres. Comme le peu de lumière qui l'éclairait s'efface, sa mâchoire commence doucement mais inexorablement à grandir, à s'allonger, à s'écarter de sa position normale. Mon cœur s'emballe devant cette vision. Incapable, pendant une longue seconde, d'autre chose que de fixer mon regard sur l'amnésique d'un air terrorisé et de crisper mes mains tremblantes contre mes hanches, je tire finalement de nulle part un courage inexplicable et me rue en direction de Konrad, avant d'agripper vivement sa manche. Il me semble qu'à mon contact, la chose se dissipe un peu. Les dents de mon camarade ne sont pas aussi effrayantes qu'il y a quelques instants. Mais le noir, la peur, tout cela reste. Un frisson me parcourt l'échine. Cet endroit a quelque chose de bizarre. L'air de cette pièce serait-il nocif ? Et pourquoi mon compagnon ne semble-t-il pas se rendre compte du danger que représente la chose ? Cet immondice est pourtant en train de l'infecter !

« Sortons d'ici. S'il te plaît. Ne vois-tu pas que c'est dangereux ? »

J'ai murmuré ces mots d'une voix presque plaintive qui, si je n'étais pas dans un état de panique, me ferait horreur. Les côtes battues par les palpitations de mon organe vital, j'entreprends de traîner Konrad d'autorité vers la sortie de la pièce. Il faudra bien qu'il veuille me suivre – seul, je serais incapable de l'emporter contre son gré. Pour l'instant, je ne veux même plus le regarder – et si la chose s'était totalement emparée de lui ? Oh, mon Dieu. Mon Dieu. Aidez-nous. Je vous en prie.





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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeMar 29 Juil - 13:37




Breaking Down Reality

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Jake ne sembla pas comprendre immédiatement pourquoi le soldat allemand lui demandait de le lâcher. Mais lorsqu’il se rendit compte de la position quelque peu « inconfortable » dans laquelle ils étaient – ou du moins, dans laquelle Konrad était, parce que peut-être que Jake s’y trouvait bien – il aperçut aux lueurs de la bougie les joues du petit amnésique s’empourprer, alors que son regard fuyait au sol et qu’il se recroquevillait à nouveau. Pauvre âme en peine, ce lieu était vraiment une épreuve morale. Quel plaisir pouvait-on retirer d’enfermer de pauvres personnes dans un manoir si lugubres, avec d’étranges ‘‘Choses’’ ?... Seul un sadique pouvait faire ça. Victime d’un sadique. La belle affaire.

Secouant la tête avec un faible sourire, Konrad assura à son camarade que ce n’était rien. Restant dans son coin, il observa Jake s’éloigner, inspecter la pièce, chercher… Quelque chose. La petite flamme dansait devant ses yeux, alors que lui-même regardait la pièce sans bouger pour autant, laissant le Gallois à son inspection. Mais soudainement, alors que ce dernier se retourne vers lui, l’homme observe sa silhouette se tendre à nouveau et aperçoit son expression, reflétant une peur profonde. Konrad sent lui-même l’anxiété le gagner. Quoi ? Y-aurait-il quelque chose de tapis derrière lui, ou sous le lit à son côté ? Lentement, retenant sa respiration, il tourne la tête.

Quelque chose fond sur lui, et agrippe sa manche. Surpris, il sursaute, lâche la bougie qui tombe au sol avec un bruit mat et s’éteint, et se prépare à frapper ; le soldat retint son poing de justesse alors que, le cœur au bord des lèvres, il ne voit que Jake. Mais qu’avait-il ? Il semblait se calmer – à peine. L’allemand ne comprend pas ce qui lui arrive. Quelque chose ici semble terrifier le jeune homme, mais quoi ? Il ne voit rien, même lorsque la flamme éclairait faiblement les alentours il ne voyait rien. « Sortons d'ici. S'il te plaît. Ne vois-tu pas que c'est dangereux ? »

Mais tout est dangereux, ici…, se retint de répliquer l’allemand. Mais à présent qu’ils étaient plongés dans l’obscurité de cette pièce qui terrifiait le brun, Konrad ne tenait pas tant que ça à y rester, aussi le laissa-t-il entraîner par Jake.

« Tu as raison, ne restons pas là. »

Dans ce manoir où l’humeur et l’influence des esprits étaient l’un des pires ennemis de ses hôtes, comment ne pas être atteint par la frayeur de ses camarades et en subir les conséquences ? Konrad ne se sentait pas vraiment bien, aussi pressa-t-il le pas pour mettre le plus de distance entre eux et la pièce ténébreuses.

« Ça va mieux ? » demanda-t-il doucement.





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Dernière édition par Konrad E. Hänzel le Mar 29 Juil - 17:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Breaking Down Reality || Konrad E. Hänzel Icon_minitimeMar 29 Juil - 15:10

























Une fois sorti de la pièce puis s'en être écarté d'une distance respectable – et après s'être assuré que son compagnon le suivait bien, Jake s'adossa au mur pour reprendre sa respiration et recouvrer son calme. Il ne supportait plus ce manoir. Ces monstruosités. Toutes ces choses qui ne devaient pas être. Sans qu'il s'en rende réellement compte, l'horreur du lieu, aidée en cela par les effets secondaires désagréables du laudanum, le traînait doucement mais inlassablement vers la folie.

« Ça va mieux ? »

La voix de Konrad restait calme, malgré l'angoisse que l'ancien majordome percevait chez lui. Jake leva les yeux vers lui sans répondre. Après un instant de battement, il finit par acquiescer sans pourtant émettre un son. Ses pensées étaient encore trop confuses pour qu'ils les exprime à voix haute. Tout, dans la conduite de l'allemand, poussait le jeune Walker à croire qu'il n'avait pas réellement conscience de ce qui venait de se passer. Le gallois soupira. Il n'y avait que deux explications possibles à la situation. Et l'une d'entre elle – celle qui impliquait un dysfonctionnement de son esprit – ne lui paraissait pas la plus probable. N'importe qui d'autre que lui s'y serait résigné – mais croire à sa propre folie ? Jamais.

« Tu sais... Ce qu'il vient de se passer... »

Jake chercha ses mots suffisamment longtemps pour que le silence devienne embarrassant. Finalement, sa voix frêle s'éleva à nouveau.

« Soit il s'agissait d'une sorte d'hallucination très, très réaliste... Causée par le laudanum, ou je ne sais quoi... Soit quelque chose nous suit. Quelque chose de noir, d'horrible, et cette chose, Konrad, elle veut s'emparer de toi ! »

L'ancien domestique perdait à nouveau son calme. Ses lèvres pâles se fendirent en un sourire, alors même que la situation ne se prêtait pas à une once de plaisanterie. Il planta son regard assombri dans celui de son compagnon, et répéta ses derniers mots, d'un air qui pouvait honnêtement faire douter de sa santé mentale – et en auraient fait frémir plus d'un.

« Tu comprends, Konrad ? Elle est après toi. »




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